Toute la vérité
This very Earth
Première parution en 1951
Trad. de l'anglais (États-Unis) par Henriette de Sarbois
Collection Folio (no1571)
Gallimard
Parution
Chism Crockett déteste la campagne ; c’est pourquoi il a vendu sa ferme dès que sa femme est morte. Il est allé s’installer en ville, une toute petite ville de Géorgie, avec son père, vieillard de quatre-vingt-cinq ans, ses trois filles et ses deux fils. En réalité, ce que Chism déteste surtout, c’est le travail. L’une des filles est une prostituée, une autre est mariée à un gredin ; le grand-père est quasiment malade de chagrin, autant que Jarvis, le petit dernier ; mais Chism se moque de tout ça. Il veut à tout prix rester à la ville et ne rien faire.
Caldwell a fait entrer dans la littérature américaine un nouveau personnage : «le pauvre blanc» des États du Sud : être primitif sans préoccupations morales ni ressources matérielles, être corrompu ou qu’on va corrompre et dont l’innocence s’accomode de la violence. Impassible observateur, Caldwell peint ses héros avec une puissance et une vérité saisissantes. Jamais il ne tire de conclusion, ce qui rend sa peinture d’autant plus bouleversante. Et après le drame qui clôt le livre, on se dit que la vérité, cette sacrée vérité, est bien amère, mais que l’essentiel était de la dire.