Gallimard
Parution
L'émotion que souleva dans le monde entier, et particulièrement en France, en 1953, l'affaire Rosenberg, n'est pas encore apaisée. Ce livre, qui réunit des études, des déclarations, des témoignages d'hommes de tous bords et de toutes opinions – Mauriac, Sartre, Cocteau, Aragon, Kessel, et bien d'autres – rappelle l'unanimité qui s'était faite en faveur des Rosenberg, dans le pays comme dans la presse, en cette année 1953. Il se propose de dire ce que fut cette affaire Rosenberg, l'une des plus douloureuses de notre temps, et de montrer que les convictions qui se sont manifestées à ce moment-là n'étalent pas une simple fièvre, vite retombée.
Le Chant interrompu retrace ainsi la genèse et le déroulement de l'affaire, depuis l'arrestation de Julius Rosenberg, le 17 juillet 1950, et celle d'Ethel, un mois plus tard, jusqu'à leur exécution sur la chaise électrique de la prison de Sing Sing, le 19 juillet 1953. Il décrit l'Amérique des années 50, hantée par la peur atomique et la phobie du communisme ; il évoque le procès, l'incroyable machination de l'accusation, les effarants attendus du juge Kaufmann, les efforts de l'avocat des Rosenberg, Mᵉ Bloch ; il raconte comment naquit aux États-Unis, en août septembre 1951, le National Comittee to Secure Justice ln Rosenberg Case et comment, soutenu par la simple sténographie du procès, le mouvement d'opinion gagna le monde entier, jusqu à M. Vincent Auriol, président de la République française, jusqu'à Sa Sainteté Pie XII ; il montre comment les Rosenberg surent malgré les pressions et le «supplice de l'espérance», tenir jusqu'au bout ; il rappelle enfin les manœuvres et les précipitations des derniers jours qui précédèrent l'exécution.
Et il rappelle aussi les paroles prononcées par Mᵉ Bloch, sur la tombe de Julius et d'Ethel : «L'affaire Rosenberg ne fait que commencer».
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