Irlande, extrême Occident
Collection Blanche
Gallimard
Parution
Il n'y a de précieux dans les voyages que les hommes, les idées qui les animent, les mythes qu'ils créent. Ce que l'on cherchera dans ce livre, plus que des paysages, c'est, à l'occasion d'une visite à «l'autre île de John Bull», un aperçu des problèmes politiques et moraux qui font encore de l'Irlandais un être singulier.
Des prédécesseurs de Swift à James Joyce, le drame n'a guère varié : l'amour pour le pays, mêlé dans les mêmes cœurs à de la haine pour ce qui semble inséparable de ce pays. L'histoire d'Irlande de 1916 à 1926 – c'est-à-dire la guerre contre l'Angleterre, puis la guerre civile entre une sorte de Montagne républicaine qui voulait l'indépendance pure et simple et le parti qui avait obtenu de Londres un statut semblable à celui du Canada – cette histoire s'est déroulée en marge de l'Europe : lutte de religions et d'idées, tragique farce parfois, aux péripéties rocambolesques, jouée par des hommes que leurs passions semblent rattacher au seizième siècle plutôt qu'au nôtre.
Des artistes comme Synge et comme Yeats, des républicains, des individualistes comme Valera, dont la force spirituelle du moins est incontestable, ont-ils montré à l'Europe, en parlant pour l'Irlande, sa véritable voix? Seraient-ils au contraire les derniers partisans d'un ordre à demi-rompu déjà et condamné par notre temps?
Des prédécesseurs de Swift à James Joyce, le drame n'a guère varié : l'amour pour le pays, mêlé dans les mêmes cœurs à de la haine pour ce qui semble inséparable de ce pays. L'histoire d'Irlande de 1916 à 1926 – c'est-à-dire la guerre contre l'Angleterre, puis la guerre civile entre une sorte de Montagne républicaine qui voulait l'indépendance pure et simple et le parti qui avait obtenu de Londres un statut semblable à celui du Canada – cette histoire s'est déroulée en marge de l'Europe : lutte de religions et d'idées, tragique farce parfois, aux péripéties rocambolesques, jouée par des hommes que leurs passions semblent rattacher au seizième siècle plutôt qu'au nôtre.
Des artistes comme Synge et comme Yeats, des républicains, des individualistes comme Valera, dont la force spirituelle du moins est incontestable, ont-ils montré à l'Europe, en parlant pour l'Irlande, sa véritable voix? Seraient-ils au contraire les derniers partisans d'un ordre à demi-rompu déjà et condamné par notre temps?