Apocalypse - Edmond Fleg
Edmond Fleg
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Apocalypse

. À la paix du monde (1914-1938)
Collection Blanche
Gallimard
Parution
Sociologues, économistes, politiciens auront beau s'expliquer à leurs façons les tragédies de notre siècle, le visionnaire ne renoncera point à leur prêter un sens spirituel : sous le voile des événements qui bouleversent le monde, il redécouvre les phases d'un conflit mystique.
Le Juif-Errant devient ici l'Homme-Errant. Lorsque, aux arrêts de sa marche, le sommeil endort sa fatigue, son cauchemar se tisse des catastrophes de l'univers. Dans ce cauchemar, l'avant-guerre n'est plus seulement une compétition d'impérialismes, mais la danse montante des Babels pécheresses, escaladant le ciel. La guerre elle-même prend les proportions d'un phénomène cosmique : elle fait jaillir les métaux des profondeurs, s'écrouler les montagnes, s'incendier les eaux et les airs, se courber dans le ciel, au lieu d'une voie lactée, une voie ensanglantée ; et, proclamant par la bouche de l'Antéchrist, le Décalogue du Mal, elle «renvoie au chaos l'œuvre du Créateur». Mais, dans l'éternel rêve humain, cette messe rouge a, comme l'autre, une signification surnaturelle : les os d'Adam, dispersés dans le monde, se rejoindront un jour, pour rendre à l'homme déchiré son unité perdue, image de l'unité divine. Le Temple universel se construit : autour d'une table dressée sur les continents et les océans, la Cène Humaine commence, glorifiant l'Homme au ciel et Dieu sur la terre.
Cependant, l'Errant se réveille : des pleurs coulent encore. Il lui faut reprendre, dans l'éternel espoir, sa marche éternelle.
Ce vaste poème, qu'une édition à tirage limité, et depuis longtemps épuisée, n'avait pu faire connaître qu'à des lecteurs privilégiés, reparaît aujourd'hui sous une forme entièrement nouvelle qui, sans rien lui retirer de sa puissance première, la revêt d'une expression plus achevée.
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