La réapparition des Soixante-quinze feuillets en 2018, à la mort de Bernard de Fallois, après plus d’un demi-siècle de vaines recherches, est un coup de tonnerre. Écrits entre les premiers mois et l’automne de 1908, ces feuillets sont le socle d’À la recherche du temps perdu. Proust les avait soigneusement conservés, comme la plupart de ses manuscrits, et s’est reporté à eux jusqu’en 1912 au moins. Avec leur entrée à la Bibliothèque nationale de France, c’est comme si l’immense vaisseau que constitue le « fonds Proust », en suspension depuis des dizaines d’années, pouvait enfin toucher terre. À cette découverte s’ajoute une exceptionnelle sélection de textes inédits, dont les plus anciennes versions connues à ce jour des épisodes du baiser du soir et de la madeleine. L'ensemble paraît dans une édition établie par Nathalie Mauriac Dyer, enrichie d'une notice détaillée et préfacée par Jean-Yves Tadié. Nous en donnons ici des extraits
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Avant-dernier compagnon de la Résistance, Daniel Cordier s’est éteint le 20 novembre 2020 dans sa centième année. Galeriste et marchand d’art reconnu après guerre, celui qui s'engagea dans les FFL dès juin 1940 et assista Jean Moulin de l’été 1942 à son arrestation le 21 juin 1943 fut un témoin privilégié et un historien exigent de la Résistance.
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Mercredi 10 décembre 1919, à l’heure du déjeuner. Les jurés du prix Goncourt délibèrent, au deuxième étage du restaurant Drouant, place Gaillon (Paris IIe). Marcel Proust est chez lui, dans sa chambre ; il dort encore. Au troisième tour de scrutin, une majorité se dégage en faveur d’À l’ombre des jeunes filles en fleurs, deuxième volet d’À la recherche du temps perdu et désormais dix-septième prix Goncourt. Cette décision fait date : une nouvelle ère littéraire s’ouvre avec la publication et la consécration d’un roman sans égal, où se joue notre rapport au temps, à notre conscience propre, à l’être aimé et à l’art.
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Pelléas et Mélisande, poème de Maurice Maeterlinck mis en musique par Claude Debussy, a rendu le compositeur célèbre et conquis la jeune NRF. Elle voit dans ses compositions l’illustration musicale de sa conception du classicisme moderne. Correspondances, études critiques, pastiche... pour saluer le centenaire de la mort de Claude Debussy, voici une sélection de textes écrits par ses contemporains, témoignant de l’attachement du groupe de la NRF au compositeur, « peut-être le seul de tous les musiciens qui ait eu le privilège de vivre à l'époque qu'il méritait » (Jacques Rivière).
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Entré en 1952 au comité de rédaction des Temps modernes, revue fondée par Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir, Claude Lanzmann en assura la direction de 1986 à sa mort en 2018. Il évoque, dans Le Lièvre de Patagonie, ses début dans la revue et quelques temps forts, dont voici des extraits.
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Philip Roth a mis en scène Nathan Zuckerman dans ses romans L'Écrivain des ombres, Zuckerman délivré, La Leçon d'anatomie, La Contrevie, Pastorale américaine, J'ai épousé un communiste, La Tache et Exit le fantôme. Évoquant ce double qui l'a accompagné pendant une trentaine d'années dans un entretien en 1983, il lui donne la réplique, en « joueur averti » (Josyane Savigneau), dans un texte autobiographique paru en 1988.
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« René Char est le plus grand événement dans la poésie française depuis Rimbaud. De nos jours c’est le poète qui en France élève le plus haut son chant et qui communique la plus grande richesse humaine. Et quand on parle de poésie, on est près de l’amour, cette grande force que l’on ne peut remplacer par l’argent qui est vil, ni par cette malheureuse chose qu’on appelle la morale. » Albert Camus, Interview au Diário de São Paulo, 6 août 1949
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Élu à l'Académie française en 1973 au fauteuil de Jules Romains, l'écrivain et journaliste Jean d’Ormesson est entré dans la Pléiade en 2015. Il est l'auteur de nombreux romans et récits où la fiction se mêle souvent à l’autobiographie. Il a ainsi publié, entre autres, Au revoir et merci (1966), La Gloire de l'Empire (Grand prix du roman de l'Académie française 1971), Au plaisir de Dieu (1974), Histoire du Juif errant (1991), Le Rapport Gabriel (prix Jean Giono 1999) et, dernièrement, Je dirai malgré tout que cette vie fut belle et Guide des égarés (2016). Son dernier livre, Et moi, je vis toujours, a paru dans la collection Blanche en janvier 2018.
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Après la Galerie de la NRF dans les années 1930 et la Galerie de la Pléiade dans les années 1950, le dialogue entre l'art et la littérature reprend place dans les murs de la maison d’édition avec la Galerie Gallimard.
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Écrivain récompensé par le Grand Prix de littérature de l’Académie française en 1985, journaliste et homme de radio, Roger Grenier s’est éteint le 8 novembre 2017. Membre du comité de lecture de Gallimard depuis 1971, il était une figure emblématique et attachante de la maison d’édition, où son premier livre avait été publié en 1948 par Albert Camus, et dans laquelle il fut lui-même éditeur.
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« Cet homme appartient à la catégorie aujourd'hui raréfiée de l'amateur de littérature », écrivait Louis Calaferte de Gérard Bourgadier, disparu le 6 novembre dernier. Fondateur de la collection « L’Arpenteur » chez Gallimard, il fut l’éditeur, entre autres, de Christine Angot, Louis Calaferte, Pietro Citati, Claudio Magris et de La Première gorgée de bière de Philippe Delerm.
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Le prix Nobel de littérature a été décerné à Albert Camus il y a soixante ans. À cette occasion, nous vous invitons à découvrir les lettres qu’il échangea dans les jours qui suivirent avec son ami Roger Martin du Gard, qui avait lui-même reçu la prestigieuse récompense vingt ans auparavant.
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