Florence Delay (1941-2025)

Antoine Gallimard et les Éditions Gallimard ont la grande tristesse d’annoncer la disparition, mardi 1er juillet 2025, de la romancière, critique, traductrice et dramaturge Florence Delay, de l’Académie française, à l’âge de 84 ans. Nous regretterons sa présence enjouée, élégante et cultivée et ses qualités d’expression, de création et d’observation dont rien n’est jamais venu empeser la vivante sensibilité : « Garder le pouvoir d'être joyeux, voilà le plus difficile et le plus important. »
La vie de Florence Delay n’a cessé de se confondre avec sa passion ancienne et jamais reniée pour le théâtre. Elle portait autant d’intérêt pour les pratiques de la scène contemporaine que pour ce qui en faisait, hier comme aujourd’hui, un haut lieu d’expression de la littérature de création. Elle tint la chronique théâtrale de La NRF de 1978 à 1985 (Sept saisons, Gallimard, 2015), communiquant à ses lecteurs l’intention, le sens et l’émotion de l’art dramatique, tant pour le répertoire classique que moderne. Et elle raconta ses souvenirs de théâtre dans un livre de mémoire aussi touchant que riche en rencontres et en expériences, La Vie comme au théâtre, paru en 2015.
Fille du psychiatre et écrivain Jean Delay (biographe d’André Gide), élève de l’École du Vieux-Colombier, elle avait incarné Jeanne d’Arc sous la conduite de Robert Bresson (1962) puis avait travaillé avec Jean Vilar et Georges Wilson. Agrégée d’espagnol, elle a traduit plusieurs œuvres du grand répertoire théâtral hispanique et a enseigné la littérature comparée. Auteure de romans, d’essais et de livres de mémoire, elle a obtenu le prix Femina en 1983 pour Riche et légère et le prix de l’Essai de l’Académie française pour Dit Nerval. Avec son ami le poète Jacques Roubaud, elle a composé un cycle théâtral inspiré de la « matière de Bretagne », Graal théâtre, qui demeurera comme sa grande œuvre dramatique.
Florence Delay a pris part au comité de lecture des Éditions Gallimard de 1979 à 1987. Elle a été la quatrième femme élue à l’Académie française, le 14 décembre 2000, au fauteuil de Jean Guitton.
Les Éditions Gallimard présentent leurs condoléances émues et très amicales à sa sœur, Claude, et à ses proches.