La Maison du quai

suivi d' Une autre vie
Trad. du russe par Lily Denis
Collection Littératures soviétiques (no59)
Gallimard
Parution
«La critique, cherchant la filiation littéraire de Iouri Trifonov, retombe toujours sur le même nom : Dostoïevski. Par la simplicité des mots, par la force des situations, par la vivacité de la force romanesque et l'art de susciter les mondes souterrains, ce rapport est pleinement justifié.
Dans un précédent recueil (Bilan préalable suivi de L'Échange et de De longs adieux), nous présentions Iouri Trifonov comme un auteur typiquement moscovite, révélant les détails de la vie quotidienne et l'état d'esprit de certaines couches de la population de la capitale. On retrouvera cet aspect de son talent dans les deux grandes nouvelles qui constituent ce recueil-ci où l'"actualité" nous apparaîtra sous deux facettes nouvelles : les passe-droits et privilèges de certains fonctionnaires haut placés (La maison du quai), la tentation de l'au-delà (Une autre vie).
Les préoccupations profondes sont axées ici sur le problème de la trahison : le héros de la Maison du quai trahit, à douze ans, un camarade de classe, à vingt-quatre ans le père de sa fiancée. Il agit ainsi non comme une canaille mais comme un être livré à l'hésitation et au scrupule. Dans Une autre vie, le héros trahit aussi : son propre talent, en sautant constamment d'un sujet inachevé à un autre sujet inachevé ; sa propre vie, en se laissant glisser vers la mort.»
(Bulletin Gallimard, avril 1978.)