Dans la vie de Fédor Kouzkine
Trad. du russe et préfacé par Jean Cathala
Gallimard
Parution
«II y a vingt ans, en Russie centrale... Staline vient de mourir, le procès d'un règne commence, les premières réformes démarrent, hommes
et choses n'ont pas changé. La campagne est misérable, l'abus de pouvoir une règle, la servilité une seconde nature.
C'est dans ce contexte que Boris l\Iojaïev place les malheurs de Fédor Fomitch Kouzkine, paysan qui a quitté son kolkhoze pour ne pas mourir de faim, et que des tyranneaux locaux s'acharnent à priver de chaque gagne-pain qu'il trouve. Aucune indignation dans le récit, où le narrateur s'est fait l'âme du protagoniste et en a emprunté la langue savoureuse : simplement un humour, souvent féroce, le sourire du désespoir. Car Formitch n'a pas la vocation du martyre. Il refuse de se laisser faire, contre-attaque, tient même en échec – pour quelques jours ou quelques semaines – avec une énergie que rien ne décourage. Souris luttant contre le chat, il sera mangé à la fin. Mais après avoir démontré qu'on peut remporter des victoires sur la bêtise.
Écrit en 1964, l'année de la chute de Khrouchtchev, et paru en 1966 dans le Novy Mir de Tvardovski, ce roman – un des plus forts dans la littérature soviétique des dernières années – n'est jamais sorti en lihrairie. Boris Mojaïev n'a plus rien publié.»
Jean Cathala.
C'est dans ce contexte que Boris l\Iojaïev place les malheurs de Fédor Fomitch Kouzkine, paysan qui a quitté son kolkhoze pour ne pas mourir de faim, et que des tyranneaux locaux s'acharnent à priver de chaque gagne-pain qu'il trouve. Aucune indignation dans le récit, où le narrateur s'est fait l'âme du protagoniste et en a emprunté la langue savoureuse : simplement un humour, souvent féroce, le sourire du désespoir. Car Formitch n'a pas la vocation du martyre. Il refuse de se laisser faire, contre-attaque, tient même en échec – pour quelques jours ou quelques semaines – avec une énergie que rien ne décourage. Souris luttant contre le chat, il sera mangé à la fin. Mais après avoir démontré qu'on peut remporter des victoires sur la bêtise.
Écrit en 1964, l'année de la chute de Khrouchtchev, et paru en 1966 dans le Novy Mir de Tvardovski, ce roman – un des plus forts dans la littérature soviétique des dernières années – n'est jamais sorti en lihrairie. Boris Mojaïev n'a plus rien publié.»
Jean Cathala.