La Dérive

Trad. de l'allemand par Maurice Beerblock
Collection Du monde entier
Gallimard
Parution
N'appartient plus au catalogue de l'éditeur depuis 
1991
Une bourgeoise aisée, mère de famille, assiste un soir à la conférence d'un auteur dramatique qui vient de recevoir un prix. Sur le champ, elle s'éprend de l'inconnu et le ramène chez elle. Il n'y a au foyer que son beau-père, homme sage, et son petit garçon. Le mari qui était en voyage rentre, et sa femme lui annonce son départ avec l'écrivain, «pour toujours» dit-elle.
Quitter son foyer, son enfant, c'est agir contre l'ordre. Bien vite, la jeune femme s'aperçoit que l'écrivain qu'elle aime ne peut consacrer tout son temps et ses forces à cet amour : il lui préfère son œuvre. L'ordre de la création artistique et l'ordre de l'amour sont en conflit, et la femme se trouve sacrifiée. Un jour, le beau-père reparaît dans la vie gâchée de la jeune femme. Elle part avec lui et rentre au foyer. Tout n'est pas fini cependant, et quelque chose se passera... au plus tard en novembre.
Un tel livre ne se résume pas. Malgré, si l'on veut, la «banalité» du sujet, cent fois traité, il est ensorcelant. L'analyse de la passion y est faite avec une vérité, un don d'observation exceptionnels. Les ravages de cet amour élémentaire et son arrière-plan social sont décrits dans une langue dont la pureté fait la grande valeur du livre. L'auteur a pu faire figure de surréaliste : ce roman réaliste s'enrichit des premières influences subies par l'écrivain, l'un des plus remarquables de l'Allemagne d'aujourd'hui.