L'Europe contre les patries
Gallimard
Parution
Ce qu'on appelle dans le monde entier, aujourd'hui, le nationalisme, c'est le résidu d'un état d'âme, qui a eu son heure de pleine vérité et de pleine fécondité. Mais ce résidu tourne et s'aigrit. Quand les hommes deviennent conscients d'un état d'âme, c'est qu'il commence à se fatiguer et à ne plus correspondre aux faits. Alors on fait intervenir la volonté. Et bientôt on entre dans l'exagération. Ce qui était spontané et inconscient – faire partie d'une nation devient une attitude – être nationaliste – bourrée d'intentions et de significations qui extravaguent fort loin du naïf point de départ.
Il est à peine besoin de montrer qu'il y a péril mortel pour les humains à mettre toute leur vie, toute leur activité à la merci des fomentations anachroniques que cause un tel résidu. Mais il faut faire toucher du doigt dans chacun des problèmes de l'Europe d'aujourd'hui, comment les Européens, plus que tous les autres humains s'embrouillent, à chaque pas dans ce malentendu qui est tout près de leur être fatal.
Le point capital de cet essai, c'est de montrer qu'alors que le nationalisme, à bout de course chez les vieilles nations de l'Occident et du Centre (Angleterre, France, Italie, Allemagne), pourrait mourir de sa belle mort, il renaît, d'autant plus dangereux que plus sénile, au contact des jeunes nationalismes de l'Est qui pourtant ne sont eux-mêmes que des imitations artificielles – parce que tardives – de ce phénomène né à l'ouest.
La solution c'est que l'Europe se hâte de régler les derniers problèmes nationaux à l'Est pour pouvoir ensuite anéantir – s'il n'est pas trop tard – le nationalisme qui la subvertit et la divise et en venir à cette union, sans laquelle elle ne pourra pas lutter contre les fédérations continentales qui la menacent (Russie, Amérique).
Il est à peine besoin de montrer qu'il y a péril mortel pour les humains à mettre toute leur vie, toute leur activité à la merci des fomentations anachroniques que cause un tel résidu. Mais il faut faire toucher du doigt dans chacun des problèmes de l'Europe d'aujourd'hui, comment les Européens, plus que tous les autres humains s'embrouillent, à chaque pas dans ce malentendu qui est tout près de leur être fatal.
Le point capital de cet essai, c'est de montrer qu'alors que le nationalisme, à bout de course chez les vieilles nations de l'Occident et du Centre (Angleterre, France, Italie, Allemagne), pourrait mourir de sa belle mort, il renaît, d'autant plus dangereux que plus sénile, au contact des jeunes nationalismes de l'Est qui pourtant ne sont eux-mêmes que des imitations artificielles – parce que tardives – de ce phénomène né à l'ouest.
La solution c'est que l'Europe se hâte de régler les derniers problèmes nationaux à l'Est pour pouvoir ensuite anéantir – s'il n'est pas trop tard – le nationalisme qui la subvertit et la divise et en venir à cette union, sans laquelle elle ne pourra pas lutter contre les fédérations continentales qui la menacent (Russie, Amérique).