L'Esprit des bois
. Comédie en quatre actes
Trad. du russe par Arthur Adamov
Collection Le Manteau d'Arlequin
Gallimard
Parution
«Quiconque connaît Oncle Vania verra que L'Esprit des bois en est la première ébauche. Je dis "ébauche" bien qu'en fait il s'agisse d'une pièce terminée et fort différente. Différente en quoi? L'Esprit des bois est antérieur de dix ans à Oncle Vania et reflète un certain romantisme, celui du jeune Tchekhov. Ici, Voinitski se tue, alors que l'oncle Vania continuera, résigné, sa triste vie. Ici, Sonia est belle et aimée, tandis que dans Oncle Vania on la verra laide et délaissée. En d'autres termes L'Esprit des bois apparaît plus traditionnel, plus conventionnel que Oncle Vania. Mais Tchekhov est-il jamais conventionnel? La mort de Voinitski ne cause autour de lui aucun désespoir. Les amours, si heureuses soient-elles en apparence, demeurent précaires. Le présent n'est qu'un équilibre instable entre un passé assombri de regrets et un avenir lourd de menaces. Mais regrets et menaces sont doublés de promesses.
Et si belle que soit la célèbre scène finale de Oncle Vania, plus belle est peut-être encore celle de L'Esprit des bois, où, dans un jardin, la nuit tombée, se célèbrent de doubles fiançailles, à la fois joyeuses et infiniment nostalgiques. Il y a là une grâce que l'on ne trouve guère que dans les comédies de Shakespeare.»
Arthur Adamov.
Et si belle que soit la célèbre scène finale de Oncle Vania, plus belle est peut-être encore celle de L'Esprit des bois, où, dans un jardin, la nuit tombée, se célèbrent de doubles fiançailles, à la fois joyeuses et infiniment nostalgiques. Il y a là une grâce que l'on ne trouve guère que dans les comédies de Shakespeare.»
Arthur Adamov.