Une femme trop honnête ou Tout est dans la façon de le dire...

. Pièce en trois actes
Gallimard
Parution
Dans l'alerte préface qu'il a consacrée à Une femme trop honnête, Armand Salacrou raconte qu'il tomba, dans un journal, sur le fait divers suivant : «Une femme apprend à son mari qu'elle a payé un homme pour le tuer et qu'il ne veut pas rendre l'argent bien qu'il ait raté l'assassinat, et le mari va réclamer l'argent à l'assassin manqué».
Ce modeste mais curieux fait divers a été un merveilleux sujet d'inspiration pour Armand Salacrou. La «femme trop honnête», ici, s'appelle Marie-Madeleine ; elle est licenciée en philosophie ; son mari s'appelle Robert, son amant Jacques. Et c'est par pureté, par intransigeance morale, par rigueur dialectique, pour ne pas appartenir à deux hommes à la fois, qu'elle paye Roger 5 000 louis d'or afin qu'il tue Robert.
Mais Roger n'est pas sérieux ; il ne l'a jamais été. Comment la pièce finit, comment ni l'argent ni la femme ne reviennent à leur légitime propriétaire, c'est ce qu'il ne faut pas dévoiler, bien sûr.
Ce que l'on peut dévoiler, en revanche, c'est que Jean-Louis Barrault, après avoir lu Une femme trop honnête, dit à son auteur : «C'est peut-être ta meilleure pièce».