Un amour allemand

Collection Blanche
Gallimard
Parution
Si le personnage central de ce roman, un professeur d'histoire que le hasard des événements a amené à accepter un poste dans le Gouvernement militaire de la zone d'occupation française de l'Allemagne, aime une jeune Allemande, son amour reste imprégné de préoccupations essentielles : la volonté de comprendre, le besoin de toucher le réel, la haine de la haine. Dans ces conditions, rien d'étonnant à ce qu'il s'efface souvent dans son récit pour en développer les thèmes majeurs : la criminelle et monstrueuse grandeur du nihiliste Hans Hencken, ancien officier S.S., et frère de la jeune fille qu'aime le narrateur ; – les incertitudes, les alternatives d'abandon et de réticence, les remords de cette jeune fille (se pardonnera-t-elle d'avoir été nazie?) ; – la bassesse de certains Allemands que la défaite n'a touchés que par ses conséquences matérielles ; – la vie artificielle et vaine des milieux d'occupation qui forment écran entre le regard du narrateur et le peuple allemand, irréel, chaotique, insaisissable. Rien d'étonnant non plus à ce que la pitié s'impose à lui comme le plus court chemin vers la connaissance, et que, lorsque la jeune fille, après la révélation des crimes commis par son frère, s'arrache au remords qui la liait à l'Allemagne et consent à partir pour la France avec son amant, rien d'étonnant à ce que ce dernier doute de son amour et se demande s'il n'a pas été victime des mirages de la pitié.
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Autour du livre
Prix Interallié