Que l'amour est un

Dans le IXᵉ tome des Journaliers : Que l'amour est un, nous retrouvons les êtres chers à l'auteur, Élise, Céline, Nello le chien-loup, la poule Noiraude, les colombes, le parc et la maison de Rueil. Il s'agit là d'une mise en scène, d'une figuration, destinées à situer le théâtre intime du moraliste. Pour Jouhandeau, l'action principale et permanente, la raison d'être de son art de vivre, c'est l'amour : la fusion avec l'Autre, le plaisir, la volupté réglés par une élégance du cœur qui a ses exigences et, côtoyant sans cesse une éthique privée, fleure la sainteté, dont M. Godeau éprouvera toujours au fond de ses abîmes la nostalgie.
Cet Autre est ici Gérard, un jeune homme silencieux, brutal et passionné qui permet à Marcel Jouhandeau d'écrire : «Il arrive à certains de rester suspendus dans le temps à un instant de bonheur qui efface tous les autres et justifie glorieusement l'existence du monde.»