Pluie et soleil
suivi de Méditation à Zagorsk
Trad. du russe et préfacé par Jean Cathala
Gallimard
Parution
«Ephim Doroch est un des écrivains les plus importants de la littérature soviétique vivante, et c'est vraiment dans un "bain de Russie" que l'on se sent plongé à la lecture des deux essais que voici : Pluie et soleil, le dernier sorti des Carnets paysans, enquête monumentale sur la campagne kolkhozienne, et Méditation à Zagorsk, suite de réflexions sur l'histoire de Russie, reconsidérée à la lumière de nos jours.
Ces deux textes retracent, en même temps, l'itinéraire d'une pensée dont la dominante est le courage. Tout d'abord le courage qui consiste à dire les erreurs d'une politique. Mais, aussi, le courage d'un esprit s'interrogeant sans cesse pour, sans cesse, approfondir sa quête, car Doroch constate une régression économique pour passer de là à l'analyse d'un désarroi moral. Il ne craint pas de remettre en cause la manière dont la collectivisation fut opérée, mais, amené à reprendre dans un contexte d'aujourd'hui la vieille notion de l'éminente dignité du moujik, il débouche sur une prospection très personnelle du passé. Et celle-ci se révèle à la fois réhabilitation du phénomène religieux, exaltation du rôle de l'intelligentsia et effort pour réintroduire l'histoire de la Russie dans le grand courant de la culture européenne.
Peu d'œuvres sont aussi représentatives du besoin collectif de récupérer un patrimoine de souvenirs et de valeur longtemps effacé de mémoire. Pluie et Soleil comme Méditation à Zagorsktémoignent de la soif de probité intellectuelle dans une société parvenue à l'âge de raison, et qui ne peut plus se laisser bercer par des mythes.»
Ces deux textes retracent, en même temps, l'itinéraire d'une pensée dont la dominante est le courage. Tout d'abord le courage qui consiste à dire les erreurs d'une politique. Mais, aussi, le courage d'un esprit s'interrogeant sans cesse pour, sans cesse, approfondir sa quête, car Doroch constate une régression économique pour passer de là à l'analyse d'un désarroi moral. Il ne craint pas de remettre en cause la manière dont la collectivisation fut opérée, mais, amené à reprendre dans un contexte d'aujourd'hui la vieille notion de l'éminente dignité du moujik, il débouche sur une prospection très personnelle du passé. Et celle-ci se révèle à la fois réhabilitation du phénomène religieux, exaltation du rôle de l'intelligentsia et effort pour réintroduire l'histoire de la Russie dans le grand courant de la culture européenne.
Peu d'œuvres sont aussi représentatives du besoin collectif de récupérer un patrimoine de souvenirs et de valeur longtemps effacé de mémoire. Pluie et Soleil comme Méditation à Zagorsktémoignent de la soif de probité intellectuelle dans une société parvenue à l'âge de raison, et qui ne peut plus se laisser bercer par des mythes.»