Mâchoires

Mandibula
Trad. de l'espagnol (Équateur) par Alba-Marina Escalón
Collection Du monde entier
Gallimard
Parution
Fernanda, une belle et insolente lycéenne passionnée de littérature et de films d’horreur, se réveille pieds et poings liés dans une cabane au milieu de la forêt équatorienne. Sa kidnappeuse n’est pourtant pas une inconnue : il s’agit de sa professeure de lettres, Miss Clara, une femme hantée par le souvenir de sa mère et harcelée depuis des mois par ses élèves dans un établissement catholique de l’Opus Dei, réservé aux élites de Guayaquil.
Les raisons de cet enlèvement vont cependant vite se révéler bien plus inattendues et complexes qu’une simple vengeance pour les humiliations subies. Un amour qui ne dit pas son nom, une trahison inespérée et les rites secrets d’une bande d’adolescentes intoxiquées par les creepypastas — ces histoires d’épouvante devenues virales sur Internet — composent la trame surprenante et parfaitement maîtrisée de ce thriller psychologique sur la jeunesse, le sexe et la peur.
Mónica Ojeda décrit ici magistralement les relations passionnelles entre mères et filles, entre enseignantes et élèves, entre sœurs et « meilleures amies ». Elle recrée un monde féminin sans limites et sans merci, où le danger et le désir règnent comme une fascinante déesse à deux têtes.

« La féminité monstrueuse, la perversité, l’abjection du corps, les relations de pouvoir entre femmes sont autant de thèmes travaillant l’œuvre balbutiante mais d’une maturité déjà exceptionnelle de Mónica Ojeda. Saturé de pop culture et de fulgurances poétiques, Mâchoires happe son lecteur pour ne plus le lâcher, l’imprègne de l’odeur aigre de la peur et d’un goût de rouille rappelant celui du sang que ses héroïnes s’amusent à faire couler. S’il se lit comme un thriller psychologique, le récit offre entre ses lignes une réflexion sur la violence à laquelle les femmes doivent parfois recourir pour exister. Une citation pour le moins troublante à l’origine d’un roman que l’on dévore autant qu’il nous dévore. »
Laëtitia Favro, Le Journal du Dimanche

« Happé. Happé par ce premier roman sulfureusement traduit en français de l’Équatorienne Mónica Ojeda. Son troisième, à 34 ans. Délire poétique à la Lautréamont, récit fantastique à la Lovecraft, fable mystico-sexuelle à la Bataille ? Par-delà le plus noir esprit gothique, Mâchoires lorgne vers le supplice comme vers l’orgasme. Et impose la monstrueuse litanie des terreurs et folies des filles, entremêlée des haines et cruautés des mères. C’est entre elles qu’ici tout se joue, ou plutôt se massacre. Avec une violence gourmande et furieuse, Mónica Ojeda explore cette relation de pouvoir perverse en alternant les formes. De l’énigme au monologue d’une séance de psychanalyse, de la lettre à l’essai, du conte noir au poème, de la prière à l’association libre surréaliste. »
Fabienne Pascaud, Télérama

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