Jean Prévost

Le sel sur la plaie

Collection Blanche
Gallimard
Parution
N'appartient plus au catalogue de l'éditeur depuis 
1993
D'abord l'honneur blessé, l'amour blessé, un garçon qui semble vaincu, écarté pour toujours des chemins du succès.
Il ne lui reste plus qu'un ressort : c'est la haine. Mais «la haine est le seul sentiment qui nous rende patitents d'un seul coup». Et le seul tremplin qui lui reste, c'est la province. Mais l'ambitieux d'aujourd'hui, homme d'affaires ou politique « part de Paris pour aller réussir en province». Crouzon, qui tue un homme sans remords ni regrets, qui sauve la vie d'un autre, au péril de la sienne, avec la même indifférence, n'est-il plus qu'une force inhumaine et implacable?
Non. La nature, dit l'auteur, est pleine de compensations et de contreparties ; c'est parce qu'il est fort en arrivisme que Crouzon est faible en amour et s'y abandonne tout entier, plus éperdu, plus romanesque qu'au temps de sa candeur.
Drame vu de tout près, conté d'un ton impassible, comme les Frères Bouquinquant, ce livre rompt avec les habitudes contemporaines du roman d'analyse : ce n'est pas sur le ton de la rêverie que le héros s'interroge lui-même, mais sur le ton le plus vif, par brusques éclairs.
Ce tableau des premiers-nés du vingtième siècle, de la province et de la politique n'est pas un roman à clef.