La chasse du matin
Collection Blanche
Gallimard
Parution
N'appartient plus au catalogue de l'éditeur depuis
1993
«La plupart des romans présentent au lecteur d'autres pays, d'autres époques et d'autres mœurs. Harassés de soucis, les hommes d'aujourd'hui n'aiment pas se retrouver dans les livres : ils trouvent le dépaysement plus consolant et le lointain plus poétique.
L'exotisme sert mieux l'auteur : on le croit sur parole : on ne songe pas à le contester au nom du vrai.
Pourtant je n'ai pu échapper à ce sujet : j'ai tenté de peindre en raccourci les drames et l'inquiétude de notre temps ; j'ai choisi le drame le plus cruel : l'entrée des jeunes gens dans la vie, le choc de leurs désirs et de leurs rêves contre le monde tout fait. Excès d'actualité? Livre de crise? Les jeunes gens de Platon et ceux de Térence montrent que ce sujet est éternel. Voici la vie. Comment la vivre?
Des jeunes gens qui m'ont écrit pendant que ce livre paraissait dans la Nouvelle Revue Française ; les uns trouvaient le livre "désolant et vrai", les autres le jugeaient "tonique et amer", d'autres enfin presque idéaliste par l'excès d'énergie des personnages. Ce sont les étapes de ce roman. Les meilleurs chasseurs sont-ils ceux qui, leur journée gagnée, s'arrêtent dès le matin? N'y a-t-il pas, pour le bonheur des hommes plus de faux ambitieux que de vrais? La sagesse à laquelle s'arrête l'un de mes héros : ne pas agir, créer, créer tout près de soi et pour soi, c'est juste le contraire de tout ce qu'on entend aujourd'hui. Si ce livre, comme toute la vie contemporaine, baigne dans la politique, si l'auteur ne cache pas par ailleurs ses opinions, ce rappel à une sagesse intime, à une sagesse hellénique, risque d'être odieuse à tous les partis. Ainsi ce livre me semble une imprudence continuelle : c'était mon plaisir, que ce soit mon excuse.»
Jean Prévost.
L'exotisme sert mieux l'auteur : on le croit sur parole : on ne songe pas à le contester au nom du vrai.
Pourtant je n'ai pu échapper à ce sujet : j'ai tenté de peindre en raccourci les drames et l'inquiétude de notre temps ; j'ai choisi le drame le plus cruel : l'entrée des jeunes gens dans la vie, le choc de leurs désirs et de leurs rêves contre le monde tout fait. Excès d'actualité? Livre de crise? Les jeunes gens de Platon et ceux de Térence montrent que ce sujet est éternel. Voici la vie. Comment la vivre?
Des jeunes gens qui m'ont écrit pendant que ce livre paraissait dans la Nouvelle Revue Française ; les uns trouvaient le livre "désolant et vrai", les autres le jugeaient "tonique et amer", d'autres enfin presque idéaliste par l'excès d'énergie des personnages. Ce sont les étapes de ce roman. Les meilleurs chasseurs sont-ils ceux qui, leur journée gagnée, s'arrêtent dès le matin? N'y a-t-il pas, pour le bonheur des hommes plus de faux ambitieux que de vrais? La sagesse à laquelle s'arrête l'un de mes héros : ne pas agir, créer, créer tout près de soi et pour soi, c'est juste le contraire de tout ce qu'on entend aujourd'hui. Si ce livre, comme toute la vie contemporaine, baigne dans la politique, si l'auteur ne cache pas par ailleurs ses opinions, ce rappel à une sagesse intime, à une sagesse hellénique, risque d'être odieuse à tous les partis. Ainsi ce livre me semble une imprudence continuelle : c'était mon plaisir, que ce soit mon excuse.»
Jean Prévost.