Collection Du monde entier
Gallimard
Parution
N'appartient plus au catalogue de l'éditeur depuis
1992
Le narrateur de ce livre, un adolescent, n'est pas seulement une sorte de monstre impotent, démesurément gros et grand. Exclusivement occupé de sa personne, de sa nourriture, de ses besoins, de ses bobos, confiné dans sa chambre avec ses pensées et ses peurs, il est aussi un être résolument infantile, et par là, peut-être, une «intelligence pure». C'est lui, en tout cas, qui représente la «génération montante» annoncée par le titre du livre.
Ses parents, les Nöll, qu'il ne nomme jamais autrement que «mes nourriciers», se soucient moins de son éducation que d'atteindre ce qui est pour eux le but suprême : parvenir à chasser les sous-locataires de la maison dont ils veulent obtenir la gérance. La passivité désespérante de leur fils rend dérisoire leur travail de Sisyphe. L'homme et la femme, entraînés dans des discussions sans fin au sujet de leur monstrueux rejeton, l'accablent de reproches sans effet. Tandis qu'ils recourent aux tranquillisants, lui ne fait qu'épier les voisins, lesquels, de leur côté, n'attendent que de se remettre à l'écoute de la dispute familiale...
Sur ce thème, qui se développe et se renouvelle en de nombreux épisodes, véritables récits à l'intérieur du récit, Gisela Elsner, dont on avait déjà remarqué Les Nains-Géants (prix Formentor 1964), a écrit un livre d'un humour méchant, puissant et beau, qui évoque Kafka et Beckett. Les rapports entre les éducateurs et les jeunes, entre l'homme et son habitat, entre l'employeur et ceux qu'il fait travailler, entre l'adulte et sa progéniture, s'y trouvent moins «décrits» qu'ils ne font l'objet d'un long procès sans pitié, plein de verve et de démesure.
Ses parents, les Nöll, qu'il ne nomme jamais autrement que «mes nourriciers», se soucient moins de son éducation que d'atteindre ce qui est pour eux le but suprême : parvenir à chasser les sous-locataires de la maison dont ils veulent obtenir la gérance. La passivité désespérante de leur fils rend dérisoire leur travail de Sisyphe. L'homme et la femme, entraînés dans des discussions sans fin au sujet de leur monstrueux rejeton, l'accablent de reproches sans effet. Tandis qu'ils recourent aux tranquillisants, lui ne fait qu'épier les voisins, lesquels, de leur côté, n'attendent que de se remettre à l'écoute de la dispute familiale...
Sur ce thème, qui se développe et se renouvelle en de nombreux épisodes, véritables récits à l'intérieur du récit, Gisela Elsner, dont on avait déjà remarqué Les Nains-Géants (prix Formentor 1964), a écrit un livre d'un humour méchant, puissant et beau, qui évoque Kafka et Beckett. Les rapports entre les éducateurs et les jeunes, entre l'homme et son habitat, entre l'employeur et ceux qu'il fait travailler, entre l'adulte et sa progéniture, s'y trouvent moins «décrits» qu'ils ne font l'objet d'un long procès sans pitié, plein de verve et de démesure.