Des mots et des actes - Jérôme Garcin
Jérôme Garcin
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Des mots et des actes

. Les belles-lettres sous l'Occupation
Collection La part des autres
Gallimard
Parution
Le temps n’est certes plus à l’admiration béate des créateurs, à la séparation de ce qu’ils sont et de ce que leur œuvre donne à connaître et à admirer. Mais cette double vision, plus pénétrante, fut, pour Jérôme Garcin comme pour d’autres de sa génération, un apprentissage : « À l’adolescence, j’attendais de la littérature à la fois un refuge et un horizon. Je lui demandais de l’aide, je ne lui demandais pas des comptes. » Les coulisses de ce théâtre de signes n’étaient pas toutes reluisantes ; et des mots aux actes – c’est bien l’axe de ce livre – il y avait un écart qu’il s’est avéré impossible sinon de combler, du moins d’ignorer.
Dans cette passionnante revue d’effectifs des « belles-lettres » sous l’Occupation, qui s’appuie sur une connaissance fine des sources de l’histoire littéraire, Jérôme Garcin ajuste son regard, nos regards sur cette époque en clair-obscur, à l’aune de quelques-unes de ses plus hautes figures morales et intellectuelles – avec l’admirable Jean Prévost tout en haut de l’échelle. Ce questionnement par l’exemple sur la responsabilité de ceux que leurs écrits ont fait briller et qui se sont compromis s’adresse autant aux auteurs de ce temps qu’aux lecteurs d’hier et d’aujourd’hui. Car on a beau se garder de vouloir porter des jugements après coup, se répéter que le dossier est documenté depuis longtemps, on ne peut s’empêcher d’éprouver un persistant malaise à l’évocation de cette arrière-cour des catalogues et à l’égard de cette ignorance feinte, voire d’une certaine complaisance, sur laquelle ont pu et pourraient encore reposer certaines de nos passions littéraires. C’est à mieux saisir cette « part des autres », tantôt sombre, tantôt lumineuse, que Jérôme Garcin s’attache ici, en évoquant les figures de Brasillach, Céline, Chardonne, Cocteau, Morand ou Rebatet, et toujours à la lumière des engagements de Kessel, Lusseyran, Mauriac, Paulhan ou Jules Roy.

« Le livre acéré de Garcin nous rappelle ainsi un lugubre passé français de haine et de bêtise. » Michel Winock, Sud-Ouest, 13 octobre 2024

« Jérôme Garcin dresse un vigoureux panorama des écrivains pendant la Seconde Guerre mondiale, ceux qui se sont bien voire héroïquement comportés, et
ceux qui ont fait allégeance à Vichy, comme Paul Morand. » Cl. D., Libération, 12-13 octobre 2024

« Ce petit livre fascinant est, à sa manière, une histoire de France. Il rappelle que les écrivains sont redevables devant l’Histoire de ce qu’ils ont pensé, de ce qu’ils ont écrit. » Mohammed Aïssaoui, Le Figaro Littéraire, 9 octobre 2024

« Le talent excuse-t-il l'immondice ? Ou ne la rend-elle pas plus inexcusable encore ? Le nouvel opus de Jérôme Garcin impose ce face-à-face entre deux conceptions de la littérature. » Challenges, 3-9 octobre 2024

« S'esquisse dans cet essai précis et incisif un autoportrait de Jérôme Garcin en lecteur, qui, à l'instar de Patrick Modiano, quitte avec le temps les boutiques obscures de la littérature pour des cieux plus lumineux. » Le Nouvel Obs, 3-9 octobre 2024

«Un essai passionnant sur les ombres (Céline, Chardonne ou Morand) et les rares lumières (Jean Paulhan ou Jacques Lusseyran) de l'Occupation. » Louis-Henri de La Rochefoucauld, L'Express, 3-9 octobre 2024

« Quand les écrivains trahissaient la littérature pour faire de la propagande, appeler au meurtre ou laisser faire en fermant les yeux. II est plus que nécessaire de se rafraîchir la mémoire. » Nelly Kaprièlian, Les Inrockuptibles, 2 octobre 2024

Doit-on oublier la sincérité de son jugement littéraire lorsqu'on apprend la réalité sur l'homme ? Faut-il nier par principe le statut de grand écrivain à une crapule ? Comment juger sans connaître ni ressentir le contexte précis d'une époque, d'une société ? On en revient aux actes. Et aux mots. » Entretien avec Jérôme Garcin, propos recueillis par Baptiste Liger, Lire magazine, octobre 2024

« C'est sur cette curieuse fascination française pour les damnés en même temps que son aveuglement à trier le bon grain littéraire de l'ivraie politique que Garcin revient aujourd'hui dans ce court et vivifiant essai. [...] Garcin est passionnant et juste. As usual. » Olivier Mony, Livres Hebdo, octobre 2024

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