De la race en Amérique

Gallimard
Parution
La question de la race travaille l’histoire des États-Unis depuis l’origine dans une dualité tragique : la Constitution consacre la liberté individuelle et les droits politiques en privant les Noirs de leurs bienfaits ; les principes fédèrent les Américains, la race et l’esclavage les désunissent. Ce mot de race n’est pas une donnée biologique mais une construction sociale qui évolue dans le temps et dont ce livre restitue les avatars, de l’arrivée des premiers Pèlerins jusqu’à aujourd’hui.
Denis Lacorne interroge les narratifs concurrents qui se disputent le récit national américain : d’une part, un idéal civique indifférent à la couleur des personnes ; de l’autre, une conception « racialisée » de la république, autrefois soutenue par les grands planteurs mais aujourd’hui revendiquée par les « identitaristes » et instrumentalisée par les partisans de la « théorie critique de la race ». En Amérique, la peur de l’Autre n’a cessé de changer de cibles au rythme des immigrations, nourrie par la hantise lancinante de l’effacement de la race blanche au profit de nouveaux arrivants jugés inassimilables.
Dans un pays devenu si métissé, la politique des identités recouvre de moins en moins une réalité démographique qui incline les individus à multiplier les appartenances sans nécessairement les opposer. Il n’y a plus d’identité fixe aux États-Unis, mais un E pluribus unum constamment réinventé.
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