Chêne et lapins angora
. Chronique allemande
Trad. de l'allemand par Gilbert Badia
Collection Théâtre du monde entier
Gallimard
Parution
Comme d'autres auteurs de sa génération, Walser est hanté par les années inhumaines que l'Allemagne vécut de 1933 à 1945 sous le règne nazi. Chêne et lapins angora les éclaire d'un jour grotesque en opposant aux malheurs d'Anna et d'Aloïs – toujours en retard d'un régime – les habiletés de ceux qui savent à temps changer d'uniforme.
«Le Chêne», c'est cette bonne conscience, cette habileté. «Le lapin angora», c'est Aloïs, le paysan, inoubliablement incarné par J. Dufilho au T.N.P. Interné comme «rouge» au temps de la splendeur du 3ᵉ Reich, «rééduqué», et, par surcroît, châtré, Aloïs, dans l'Allemagne nouvelle, l'Allemagne du «miracle économique», s'obstine à répéter les «vérités» nazies qui lui furent inculquées au camp. Que faire de lui? Vivant scandale pour les anciens nazis soucieux de faire oublier le passé, candide, seul sincère, il faudra l'interner de nouveau, non plus comme «rouge», mais comme «fou» cette fois.
«Le Chêne», c'est cette bonne conscience, cette habileté. «Le lapin angora», c'est Aloïs, le paysan, inoubliablement incarné par J. Dufilho au T.N.P. Interné comme «rouge» au temps de la splendeur du 3ᵉ Reich, «rééduqué», et, par surcroît, châtré, Aloïs, dans l'Allemagne nouvelle, l'Allemagne du «miracle économique», s'obstine à répéter les «vérités» nazies qui lui furent inculquées au camp. Que faire de lui? Vivant scandale pour les anciens nazis soucieux de faire oublier le passé, candide, seul sincère, il faudra l'interner de nouveau, non plus comme «rouge», mais comme «fou» cette fois.