Boukhara

Trad. du tadjik par S. Borodine et P. Korotkine
Collection Littératures soviétiques (no2)
Gallimard
Parution
Vers 1880, en Asie Centrale, dans un petit village au nord de Boukhara, la cité des Émirs, un enfant de paysan ouvre les yeux sur le monde. Il sera plus tard Sadriddine Aïni, le plus grand écrivain tadjik.
C'est un monde inconnu chez nous que celui dans lequel nous entrons maintenant, monde menacé par les catastrophes naturelles, les sables du désert voisin qui recouvrenl villages et vignes, les épidémies qui détruisent des familles entières, tout cela au milieu des superstitions et des ténèbres d'un autre âge, avec tout le bariolage de l'Orient.
Et si le petit Sadriddine nous fait penser d'une certaine façon au Kim de Kipling, il ne faut pas oublier que c'est lui-même qui parle, et non pas un écrivain étranger.
Le livre raconte les années au village, puis celles de Boukhara où l'enfant entre à la Medressé, l'université arabe, gagnant sa vie à faire la cuisine pour ses aînés.
Et à côté de la sauvagerie de la nature, de la misère paysanne, surgiront ici la misère de la ville, la sauvagerie des hommes, la singulière et brutale cruauté d'une société, de laquelle il est à peine croyable que nous ne soyons séparés que par 70 ans.
La description des bazars, des foires, des fêtes, des courses, des exécutions capitales, des tortures, sont autant de pages d'anthologie qui placeront Sadriddine Aïni dans la Iittérature internationale comme une figure de premier plan, au côté d'un Jack London, d'un Kipling, d'un Gorki, d'un Knut Hamsun.