Rien que des souvenirs...

Collection L'Air du Temps
Gallimard
Parution
Est-il besoin de présenter Don qui, depuis tant d'années, donne à maints quotidiens et périodiques des dessins et des caricatures que tous connaissent? On lui doit nombre d'affiches pour nos vedettes préférées, et, nous le gageons, ce ne fut pas pour cet amoureux de Paris un des moindres plaisirs que celui d'avoir souvent orné les murs de la capitale. Parisien et Français, Don l'est, en effet, plus que tout autre puisqu'il ne doit pas sa nationalité au hasard, mais à un choix délibéré.
Rien que des souvenirs... nous offre, dûs au crayon de l'auteur, des portraits incisifs ou charmants, de Madeleine Renaud, du Tigre, de Landru, du banquier Zaharoff, de Berthe Bovy, de Charles Boyer, et de tant d'autres, et à sa plume, non pas des portraits, mais offerts en touches légères, des aperçus sur telle ou telle personnalité – que l'auteur a glanés en flânant à travers ses souvenirs sans but précis, et sans doute est-ce là le plus grand charme de cet ouvrage.
Comment, en effet, ne pas goûter ce que Don, avec grâce, nous révèle de ses amours de collégien, l'humour de certaines situations dues à l'existence d'un sosie, les bons mots de Cécile Sorel, et la façon subtile mais jamais méchante qu'il a de nous amuser des travers des «grands de ce monde»!
Pour terminer, l'auteur nous confie qu'en écrivant Rien que des souvenirs il n'avait pas pour intention de parler de lui-même, mais seulement de nous dire d'où il vient et pourquoi il est venu vivre cette «merveilleuse vie de Paris».
Il ne s'est pas toujours reconnu dans les articles qui le présentaient au public, mais, demande-t-il « se connaît-on soi-même? On me dit mondain et paresseux... Si mondain veut dire aimer voir du monde, n'importe qui, pourvu que cela m'apporte quelque chose de nouveau, alors, oui, je suis mondain. Paresseux? J'ai depuis longtemps renoncé à faire admettre qu'un dessinateur puisse rêver et travailler en même temps, aussi ai-je pris l'habitude de répondre que je ne travaille que juste ce qu'il faut pour pouvoir me payer le luxe de ne rien faire ... luxe qui est devenu inabordable».
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