Le Journal d'un jeune homme soviétique
Préface de Pierre Lazareff
Collection L'Air du Temps
Gallimard
Parution
«Stephan Strogoff, dont vous allez lire l'étrange confession, est un curieux garçon. En effet, pour avoir franchi le rideau de fer à l'âge où l'on finit tout juste de jouer aux billes ; pour avoir rêvé d'être un citoyen du monde à l'âge où l'on commence tout juste d'abandonner les jupes de sa mère ; pour rêver de la paix universelle à l'âge où l'on rêve de tout autre chose ; pour être Moscovite et le rival de Garry Davis, – il faut être un curieux garçon.
C'est un jeune de Moscou et de Saint-Germain-des-Prés réunis. Quand on commence à le connaître, on apprend qu 'il a beaucoup lu et beaucoup retenu, et que ses lectures, nourrissant un juvénile cerveau qui s'est exercé à la dialectique marxiste, lui permettent d'exprimer sur maintes choses des vues originales et justes.
Il est têtu, il a parfois mauvais caractère, mais je pense que son honnêteté intellectuelle est absolue. C'est ce qui fait le prix du présent Journal. Strogoff n'est affilié à aucun parti politique. Quoi qu'il en dise, cependant, je le soupçonne fort de ne pas avoir entièrement abandonné le rêve de fonder un "Mouvement" à lui. C'est, ainsi que le verra le lecteur, l'impression qui se dégage de la lecture de son Journal...
Politique mise à part, Strogoff se passionne pour la poésie, et il fait preuve dans ce domaine d'un discernement certain. Il est capable du même acharnement à discuter de Lermontov ou de Walt Whitman, de Pasternak ou de Mallarmé, que des questions de la «Citoyenneté du Monde».
Il est aussi grand amateur de bricolage et ses mains sont excessivement habiles. Peut-être a-t-il tort de ne pas se résigner à son sort d'émigré (car il refuse de se considérer comme tel), de ne pas chercher à apprendre un métier d'artisan ou de technicien. Il préfère remuer des idées générales, noircir du papier, et se préoccuper de l'avenir du genre humain...
Mais c'est grâce à ces singulières dispositions de caractère que le lecteur peut au jourd'hui prendre connaissance du Journal d'un jeune homme soviétique.»
Pierre Lazareff.
C'est un jeune de Moscou et de Saint-Germain-des-Prés réunis. Quand on commence à le connaître, on apprend qu 'il a beaucoup lu et beaucoup retenu, et que ses lectures, nourrissant un juvénile cerveau qui s'est exercé à la dialectique marxiste, lui permettent d'exprimer sur maintes choses des vues originales et justes.
Il est têtu, il a parfois mauvais caractère, mais je pense que son honnêteté intellectuelle est absolue. C'est ce qui fait le prix du présent Journal. Strogoff n'est affilié à aucun parti politique. Quoi qu'il en dise, cependant, je le soupçonne fort de ne pas avoir entièrement abandonné le rêve de fonder un "Mouvement" à lui. C'est, ainsi que le verra le lecteur, l'impression qui se dégage de la lecture de son Journal...
Politique mise à part, Strogoff se passionne pour la poésie, et il fait preuve dans ce domaine d'un discernement certain. Il est capable du même acharnement à discuter de Lermontov ou de Walt Whitman, de Pasternak ou de Mallarmé, que des questions de la «Citoyenneté du Monde».
Il est aussi grand amateur de bricolage et ses mains sont excessivement habiles. Peut-être a-t-il tort de ne pas se résigner à son sort d'émigré (car il refuse de se considérer comme tel), de ne pas chercher à apprendre un métier d'artisan ou de technicien. Il préfère remuer des idées générales, noircir du papier, et se préoccuper de l'avenir du genre humain...
Mais c'est grâce à ces singulières dispositions de caractère que le lecteur peut au jourd'hui prendre connaissance du Journal d'un jeune homme soviétique.»
Pierre Lazareff.