Premier testament

Collection Blanche
Gallimard
Parution
E. M. Cioran a dit : Le poème écrasera le poète ; et Samuel Beckett : Nommer, non, rien n'est nommable. Conscient de ces dangers, qui menacent jusqu'au besoin physique d'écrire, Alain Bosquet voudrait définir ainsi son poème, afin de donner raison à Cioran et à Beckett, afin aussi d'affirmer son droit à la parole : «Le poème procède par émerveillements et par doutes. Il nie avec passion ce qu'il a de plus cher. Il se rue sur l'impossible, mais il lui suffit de l'entrevoir pour déclarer aussitôt que l'impossible ni lui-même n'existent. Il est verbe, il est chair, Il est analyse du verbe et de la chair...»
Sur ces noces du poème et du poète, Alain Bosquet a écrit une œuvre qui dépasse ses propres contradictions par un souffle large, une rigueur d'expression jamais en défaut, une clarté qui s'accommode de toutes les audaces. C'est une synthèse de l'imagerie moderne et de la forme classique. C'est également la confession d'un homme aussi déchiré que son siècle.