Pas d'avenir pour le sergent
Adapt. de l'anglais (États-Unis) par Randal Lemoine
Collection L'Air du Temps
Gallimard
Parution
Il est difficile de lire le récit des aventures de Will et de Ben, son inséparable, sans penser à Robert Lamoureux en voiture avec papa ou à Poiret et Serrault réglant le problème de la circulation. C'est Croquebolle et La Guillaumette à l'échelon américain et, à travers eux, une fine satire de la vie militaire aux États-Unis.
Will ne connaît guère des hommes que son «Pa» , paysan illettré, et de la vie, que celle, dénuée de tout imprévu, d'un humble fermier de Georgie. Tout est simple pour lui et rien ne parvient à entamer sa logique imperturbable. Doué à la fois d'une bonne volonté à toute épreuve et de poings solides, Will n'use de sa force qu'avec calme et méthode. Très tolérant, il ne saurait se rire du curieux langage parlé par les «Yankees», il se contente de les plaindre... Il ignore les subtilités de la «mise en boîte» comme celle des mots à double sens.
On imagine les perturbations que peut causer l'arrivée d'un tel personnage dans une société organisée, et plus particulièrement l 'armée, où il n'est pas d'usage d'expliquer quoi que ce soit logiquement et où personne ne s'est d'ailleurs avisé d'essayer de comprendre quoi que ce soit à quoi que ce soit. Comme, en plus, Will est l'obligeance même, il est toujours prêt à venir en aide à tous, à son sergent en particulier. Le psychanalyste lui demande-t-il à brûle-pourpoint : «Pourquoi détestiez-vous votre mère?», Will comprend tout de suite que le malheureux a envie de parler de sa mère à lui avec un gars sympathique ; très vite, les rôles sont renversés et Will est bien content d'avoir pu «aider» le spécialiste, comme il le sera «d'aider» le capitaine et même le général, car c'est une façon détournée de venir encore en aide au sergent, ce sergent qui l'apprécie au point de le nommer «Perpétuel des latrines».
Il faudrait tout citer de ce personnage de naïf admirablement campé : comment il se tire à merveille, encore que de la seule façon que les experts n'avaient pas prévue parce qu'elle est purement logique, du «test» mécanique ; comment, pour le tirer d'embarras, il oblige le général à décorer Ben déserteur, et tant d 'autres épisodes qui ont fait dire à un célèbre critique américain : «J'ai toujours pensé que "rire aux larmes" n'était qu'une façon de s'exprimer, jusqu'à ce que j'aie lu Pas d'avenir pour le sergent».
Will ne connaît guère des hommes que son «Pa» , paysan illettré, et de la vie, que celle, dénuée de tout imprévu, d'un humble fermier de Georgie. Tout est simple pour lui et rien ne parvient à entamer sa logique imperturbable. Doué à la fois d'une bonne volonté à toute épreuve et de poings solides, Will n'use de sa force qu'avec calme et méthode. Très tolérant, il ne saurait se rire du curieux langage parlé par les «Yankees», il se contente de les plaindre... Il ignore les subtilités de la «mise en boîte» comme celle des mots à double sens.
On imagine les perturbations que peut causer l'arrivée d'un tel personnage dans une société organisée, et plus particulièrement l 'armée, où il n'est pas d'usage d'expliquer quoi que ce soit logiquement et où personne ne s'est d'ailleurs avisé d'essayer de comprendre quoi que ce soit à quoi que ce soit. Comme, en plus, Will est l'obligeance même, il est toujours prêt à venir en aide à tous, à son sergent en particulier. Le psychanalyste lui demande-t-il à brûle-pourpoint : «Pourquoi détestiez-vous votre mère?», Will comprend tout de suite que le malheureux a envie de parler de sa mère à lui avec un gars sympathique ; très vite, les rôles sont renversés et Will est bien content d'avoir pu «aider» le spécialiste, comme il le sera «d'aider» le capitaine et même le général, car c'est une façon détournée de venir encore en aide au sergent, ce sergent qui l'apprécie au point de le nommer «Perpétuel des latrines».
Il faudrait tout citer de ce personnage de naïf admirablement campé : comment il se tire à merveille, encore que de la seule façon que les experts n'avaient pas prévue parce qu'elle est purement logique, du «test» mécanique ; comment, pour le tirer d'embarras, il oblige le général à décorer Ben déserteur, et tant d 'autres épisodes qui ont fait dire à un célèbre critique américain : «J'ai toujours pensé que "rire aux larmes" n'était qu'une façon de s'exprimer, jusqu'à ce que j'aie lu Pas d'avenir pour le sergent».