Les «sorcières» de Washington
Trad. de l'anglais (États-Unis) par Michèle Laurent
Collection L'Air du Temps
Gallimard
Parution
L'auteur a débuté dans la vie comme reporter, puis, après avoir exercé presque tous les métiers, il a occupé, au cours d'un long séjour à Washington, un poste dans les services d'information du gouvernement. Un jour, de New York où il s'occupait de publicité, il prit brusquement la décision de tout quitter pour aller à la campagne écrire ce roman. Roman ou témoignage? La frontière est ici ténue, car le personnage de Faith, créé par l'auteur, ressemble étrangement à d'autres êtres jeunes, menant une vie simple, normale, dont les noms s'étalent un beau jour dans les manchettes des journaux.
Faith, fonctionnaire admirablement notée, n'est pas même très sûre de savoir épeler «assignation» tant le mot lui est étranger. Lorsqu'un matin, dans son bureau du State Department, elle voit son nom écrit sur l'une de ces «assignations» à comparaître devant «la commission d'investigation», elle croit tout naturellement à une erreur. Lorsqu'elle se retrouvera emprisonnée à Ellis Island, menacée de déportation, elle n'aura toujours pas compris comment et en vertu de quels principes une vie toute simple peut être ainsi transformée en enfer. Dès le départ, la haine aveugle, la lâcheté, la trahison l'entourent ; la peur, sa peur, et aussi celle de ceux qui la persécutent ou la laissent persécuter, monte comme la marée et pollue tout ce qu'elle frôle au passage.
Jay Deiss a créé un personnage si attachant et si vrai que l'on ne peut s'empêcher, en suivant la tragique aventure de Faith prise au piège de quelques paroles banales prononcées dans sa prime jeunesse et dont elle n'a gardé qu'un souvenir très vague, de songer : «Cela pourrait m'arriver». Avec elle, nous éprouvons un sentiment de panique indicible devant ces forces obscures et d'une telle magnitude qu'il serait vain de tenter de se défendre ou même d'essayer de comprendre.
Servi par ses dons de reporter, l'auteur nous donne une image saisissante des commissions d'investigation Mac Carthy. L'héroïne,qui a vu son patriotisme mis en question, sa réputation souillée, son mariage détruit, regarde à travers les barreaux de sa prison le port de New York et constate avec une amère ironie que la statue de la Liberté tourne le dos.
Faith, fonctionnaire admirablement notée, n'est pas même très sûre de savoir épeler «assignation» tant le mot lui est étranger. Lorsqu'un matin, dans son bureau du State Department, elle voit son nom écrit sur l'une de ces «assignations» à comparaître devant «la commission d'investigation», elle croit tout naturellement à une erreur. Lorsqu'elle se retrouvera emprisonnée à Ellis Island, menacée de déportation, elle n'aura toujours pas compris comment et en vertu de quels principes une vie toute simple peut être ainsi transformée en enfer. Dès le départ, la haine aveugle, la lâcheté, la trahison l'entourent ; la peur, sa peur, et aussi celle de ceux qui la persécutent ou la laissent persécuter, monte comme la marée et pollue tout ce qu'elle frôle au passage.
Jay Deiss a créé un personnage si attachant et si vrai que l'on ne peut s'empêcher, en suivant la tragique aventure de Faith prise au piège de quelques paroles banales prononcées dans sa prime jeunesse et dont elle n'a gardé qu'un souvenir très vague, de songer : «Cela pourrait m'arriver». Avec elle, nous éprouvons un sentiment de panique indicible devant ces forces obscures et d'une telle magnitude qu'il serait vain de tenter de se défendre ou même d'essayer de comprendre.
Servi par ses dons de reporter, l'auteur nous donne une image saisissante des commissions d'investigation Mac Carthy. L'héroïne,qui a vu son patriotisme mis en question, sa réputation souillée, son mariage détruit, regarde à travers les barreaux de sa prison le port de New York et constate avec une amère ironie que la statue de la Liberté tourne le dos.