Marche avant

Collection Blanche
Gallimard
Parution
Émile Kolner arrive en Perse, pour travailler comme chef d'équipe. Il a dans ses attributions la «marche-avant» d'un tunnel, et commande à des dizaines ouvriers indigènes, qu'il défendra contre eux-mêmes et contre leur police corrompue. Nouveau venu, il découvre tout par lui-même, mais il ne peut accepter ce qui blesse sa qualité d'homme. Il se trouve plongé dans l'atmosphère étouffante, qui est celle des quelques spécialistes européens perdus dans la montagne, et qui est faite d'inimitié et de désintéressement total pour ce qui les environne. Et lentement, tout au long du récit, alors que s'érigent les ponts, que se creusent les tunnels, par sa présence Kolner secoue l'apathie de ses collègues européens. Là où il n'y avait qu'indifférence, hébétude, prend corps ce qui est solidarité humaine, – ce qui ne va pas sans heurts. Kolner connaît des déboires ; il sera repoussé, mais tendrement, par la femme d'un de ses chefs. Et lorsque à son tour, il aura été blessé par la «marche-avant», qu'il aura été diminué physiquement, l'évasion se présentera à lui, l'occasion de fuir l'enfer dans lequel il s'est plongé. Cependant, il ne quittera pas le chantier, car il estimera que sa tâche n'est pas terminée.
Charles-Louis Paron a su décrire dans ce roman d'une puissante sobriété la pénible vie quotidienne d'un Européen perdu dans un désert de la Perse, dans un air embrasé, vie toute entière vouée au travail et à l'abnégation.
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