Maison de filles

Trad. de l'anglais (Israël) par Francis Max
Collection L'Air du Temps
Gallimard
Parution
«Pas un son ne se fait entendre dans tout le baraquement, les filles sont assises, chacune sur son lit, les jambes portant sur le sol. Cinquante lits, sur deux files simples, avec cinquante filles assises dos à dos. Personne n'avait prescrit cette disposition. Il semble qu'elles se soient assises de cette façon délibérément, de façon à éviter que leurs regards se rencontrent. La peur est contagieuse. Bientôt, elles seront requises de sourire. Le sourire n'est pas facultatif ; il témoigne de l'attitude de la fille à l'égard du plaisir. Sa vie dépend du sourire. Bientôt, il leur sera demandé d'être heureuses.»
Parmi ces cinquantes filles, Daniella, la plus belle, la plus jeune, la plus désespérée. Elle a d'abord été parquée dans un ghetto en Pologne. Puis les Allemands l'ont enfermée dans un camp de concentration. Mais dans ce camp, Il y a une section du travail et une section de la joie. Et la beauté de Daniella lui vaut d'entrer dans cette dernière. Là, elle n'est plus qu'un animal, avec un signe marqué entre les seins, qui permet aux soldats allemands de l'interpeller et d'user d'elle, comme ils le veulent. Elle doit servir à leur plaisir, si elle veut vivre.
Or, elle veut vivre, parce qu'à cet atroce drame de la guerre se mêle une histoire d'amour : l'amour de Daniella pour Harry.
Daniella a existé. Maison de filles est une histoire vraie, comme Le Journal d'Anne Frank, à quoi cette confession bouleversante fait souvent penser.