Les Lionnes du Second Empire

Gallimard
Parution
L'auteur a un faible pour le Second Empire, qui fut une manière d'âge d'or et comme une fête galante qui dura près de vingt ans. Il a essayé de ranimer quelques actrices qui en furent l'ornement par leur beauté, leur charme et leurs talents : Blanche d'Antigny, de qui Théodore de Banville fut amoureux, la Schneider, qui, pendant l'Exposition de 1867, fut surnommée le «Passage des Princes», la charmante et bohème Léontine Massin, qui finit comme la Nana de Zola, qu'elle avait créée à l'Ambigu, Marie Colombier, de qui l'idylle avec Paul Bonnetain semble un chapitre de la Sapho d'A. Daudet, et Mme Valtesse de la Bigne, qui fut fière, et même orgueilleuse, d'être ce qu'elle était : une grande courtisane. La vie de chacune d'elles est faite d'une succession de petits romans. Autant d'amours, autant de romans. Par malheur, ces grandes et honestes dames poussèrent trop loin le souci de leur loyauté, généralement décriée : elles ont détruit les lettres que, dans la fougue de leur passion, leurs amants leur écrivirent, et qui constituaient leurs véritables titres de noblesse. Il ne reste d'elles que des portraits-cartes, des croquis, et des portraits, – dont trois pastels de Manet. Les femmes sont trop frivoles, – ou trop sages – pour penser à la postérité. Elles y passent avec leur légende, – qui tient à la fois de la chronique et de la réclame. L'auteur espère n'en avoir pas été dupe, et s'être montré un biographe précis, autant que réaliste, de ces dames. Il a joint à cette petite galerie, une notice d'Arthur Meyer, «homme du demi-monde», et secrétaire-sigisbée, dit-on, de Mlle d'Antigny. C'est une réputation usurpée.
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