Le Temps de la peur
Trad. du hongrois par Imre László
Collection Éditions originales
Gallimard
Parution
À l'Hôpital de la Vallée Fraîche, à Budapest, dans les premières années cinquante, un fonctionnaire important du Parti vient de mourir d'une thrombose coronaire. Le quatrième décès de dirigeant en un mois. C'est le hasard, mais le hasard n'existe pas dans le régime stalinien d'alors. La vigilante Police politique exige que soit démasqué l'Ennemi responsable de ces morts suspectes ; les camarades
de la grande Union soviétique ne viennent-ils pas de découvrir chez eux un vaste complot fomenté par des médecins pour attenter à la vie de dirigeants? Le médecin-chef de l'hôpital, professeur réputé mais d'opinions bourgeoises, sera choisi comme principal inculpé et aussitôt arrêté.
C'est autour de cette arrestation, pendant les quelques jours où tous ceux qui de près ou de loin touchent au professeur, constatant sa disparition mais en ignorant encore la cause, vivent dans une angoisse de chaque minute, que Tamàs Aczél a bâti son roman.
Analysant, plus que le mécanisme d'un procès truqué, ses remous au sein d'une société écrasée par la peur , il nous rend sensibles le désarroi des esprits devant la menace inconnue que fait planer le pouvoir, la bassesse des uns, le cynisme des autres, les transe des «croyants» et le tourment des meilleurs.
De l'homme saisi par la peur, le romancier nous donne une description d'entomologiste. C'est par l'emploi de moyens purement littéraires que Tamàs Aczél parvient à dresser le tableau, magistralement documenté, d'un monde resté à peu près inconnu du lecteur occidental. On pense à Kafka. Mais on sait bien en même temps qu'il s'agit là d'une société concrète, historiquement datée. Ce n'est pas le moindre mérite de ce livre que de faire ainsi se confondre imaginaire et réel.
C'est autour de cette arrestation, pendant les quelques jours où tous ceux qui de près ou de loin touchent au professeur, constatant sa disparition mais en ignorant encore la cause, vivent dans une angoisse de chaque minute, que Tamàs Aczél a bâti son roman.
Analysant, plus que le mécanisme d'un procès truqué, ses remous au sein d'une société écrasée par la peur , il nous rend sensibles le désarroi des esprits devant la menace inconnue que fait planer le pouvoir, la bassesse des uns, le cynisme des autres, les transe des «croyants» et le tourment des meilleurs.
De l'homme saisi par la peur, le romancier nous donne une description d'entomologiste. C'est par l'emploi de moyens purement littéraires que Tamàs Aczél parvient à dresser le tableau, magistralement documenté, d'un monde resté à peu près inconnu du lecteur occidental. On pense à Kafka. Mais on sait bien en même temps qu'il s'agit là d'une société concrète, historiquement datée. Ce n'est pas le moindre mérite de ce livre que de faire ainsi se confondre imaginaire et réel.