Le Pont de la Ghisolfa

Milan, la grande ville italienne, est toujours présente à travers chacune des histoires qui composent ce livre. Bien plus qu'aux lieux, c'est aux êtres que l'auteur s'attache. Pitoyables et tragiques, perpétuellement aux prises avec les difficultés matérielles et les tentations de l'existence, Testori nous les montre asservis à de pauvres mythes autour desquels cristallisent leurs aspirations et leurs espérances. Ni la violence, ni l'humiliation, ni la «combine» ne les défendent du sentiment de l'échec et de la frustration. Livre âpre, obsédant, Le Pont de la Ghisolfa est, au-delà de tout parti pris de réalisme, la peinture d'un certain sort jeté aux hommes.