Les Amants ennemis
Trad. de l'italien par Claude Poncet
Collection Du monde entier
Gallimard
Parution
Dans la banlieue industrielle d’une ville d’Italie se dresse une grande maison ouvrière délabrée abritant le destin de familles misérables, tel un monde en réduction dont l’auteur va nous révéler, par séquences courtes et violentes, le fonctionnement. Les Villa et les Oliva vont se détacher nettement d’un ensemble de vies grouillantes. Les premiers sont des communistes. Les seconds appartiennent au parti de la Démocratie chrétienne. La lutte entre ces deux fanatismes politiques, d’abord sourde, s’affirme à la suite d’un incident : l’un des fils Oliva a collé des affiches de propagande sur les murs qui font face à l’immeuble. La fille des Villa est allée les lacérer et les détruire. Mais si, jusqu’à présent, la haine entre les deux clans se trouve nettement définie, la fatalité se charge bientôt de la dramatiser : CarIo Villa le communiste, après une résistance acharnée, s’éprend de Rina Oliva la chrétienne. Sur cet amour interdit, va peser la réprobation presque générale des locataires qui ont aussi des témoins : humanité sadique, pitoyable, sordide et douloureuse. La patience de l’angélique Rina, va-t-elle en fin de compte emporter la victoire sur les préjugés sociaux? Le roman de Giovanni Testori, où le cynisme le plus cru, le goût du réalisme et la pureté se mêlent sans cesse nous l’apprend petit à petit, après avoir entrouvert un moment pour le lecteur les innombrables compartiments d’une conscience unique touchée par la passion, le vice et le malheur.