La Vie de l'archiprêtre Avvakum écrite par lui-même
Trad. du russe, préfacé et annoté par Pierre Pascal
Édition augmentée de Sa dernière épître au Tsar Alexis en 1960
Collection Les Classiques russes
Gallimard
Parution
Au début du XVIIᵉ siècle la Moscovie, sortie du temps des troubles, connaît un extraordinaire mouvement de réforme. Le cercle des «amis de Dieu» impose dans la vie publique et privée un christianisme rigoureux. Tout va bien jusqu'au jour où un de ses membres, Nicon, devient patriarche. Oubliant les buts proprement religieux, Nicon se lance dans une transformation complète de l'Église. Sa brutalité suscite les protestations. Il réplique par des anathèmes. De là, la division entre la «vieille» et la «nouvelle» foi : en 1667 elle aboutira au schisme.
Le héros de la Réforme d'abord, de la vieille foi ensuite, c'est Avvakum, curé de campagne, archiprêtre, exilé onze ans en Sibérie, rappelé par le tsar, déporté encore et brûlé vif au bord de l'Océan Glacial en 1682.
Âme de feu dans un corps d'acier, intraitable et tolérant, prophète et père de famille, Avvakum est de plus un extraordinaire écrivain. Sa Vie, composée par lui-même, est le chef-d'œuvre unique de toute la littérature russe avant le XIXᵉ siècle. Aussi nous a-t-elle paru tout à fait digne de figurer dans notre collection «Les Classiques russes».
On y voit directement agir, parler, penser les Russes d'avant Pierre le Grand : Avvakum lui-même, le tsar Alexis, son confesseur Etienne, le patriarche Nicon. On y assiste à la naissance du raskol. On y suit, par le Baikal et l'Angara, la première expédition sur l'Amour, avec Pachkov : féroce conquistador dont Avvakum est à la fois l'aumônier et la victime. Tout cela dans une atmosphère savoureuse de miracles, d'observations précises et de bon sens paysan. Ce texte, traduit en français pour la première fois, est un document essentiel pour tout curieux des choses russes, mais aussi pour l'historien des découvertes et pour l'ethnographe, pour l'historien de la religion, pour le psychologue et pour l'historien de la civilisation. À eux s'adressent les notes, introductions et appendices qui donnent à l'ouvrage toute sa valeur scientifique.
Ce serait peu encore : la Vie a de quoi étonner et captiver bien d'autres lecteurs. ElIe est écrite dans une langue imagée et personnelle dont l'imprévu et parfois la verdeur se conservent même en traduction et se laissent goûter indépendamment de tout commentaire. Qu'on se figure la plume d'un Pepys au service d'un Savonarole, à Moscou, parmi les Toungouz et sur la Petchora clu XVIIᵉ siècle!
Le héros de la Réforme d'abord, de la vieille foi ensuite, c'est Avvakum, curé de campagne, archiprêtre, exilé onze ans en Sibérie, rappelé par le tsar, déporté encore et brûlé vif au bord de l'Océan Glacial en 1682.
Âme de feu dans un corps d'acier, intraitable et tolérant, prophète et père de famille, Avvakum est de plus un extraordinaire écrivain. Sa Vie, composée par lui-même, est le chef-d'œuvre unique de toute la littérature russe avant le XIXᵉ siècle. Aussi nous a-t-elle paru tout à fait digne de figurer dans notre collection «Les Classiques russes».
On y voit directement agir, parler, penser les Russes d'avant Pierre le Grand : Avvakum lui-même, le tsar Alexis, son confesseur Etienne, le patriarche Nicon. On y assiste à la naissance du raskol. On y suit, par le Baikal et l'Angara, la première expédition sur l'Amour, avec Pachkov : féroce conquistador dont Avvakum est à la fois l'aumônier et la victime. Tout cela dans une atmosphère savoureuse de miracles, d'observations précises et de bon sens paysan. Ce texte, traduit en français pour la première fois, est un document essentiel pour tout curieux des choses russes, mais aussi pour l'historien des découvertes et pour l'ethnographe, pour l'historien de la religion, pour le psychologue et pour l'historien de la civilisation. À eux s'adressent les notes, introductions et appendices qui donnent à l'ouvrage toute sa valeur scientifique.
Ce serait peu encore : la Vie a de quoi étonner et captiver bien d'autres lecteurs. ElIe est écrite dans une langue imagée et personnelle dont l'imprévu et parfois la verdeur se conservent même en traduction et se laissent goûter indépendamment de tout commentaire. Qu'on se figure la plume d'un Pepys au service d'un Savonarole, à Moscou, parmi les Toungouz et sur la Petchora clu XVIIᵉ siècle!