Correspondance - Jean Paulhan - Henri Pourrat
Jean Paulhan
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Correspondance

(1920-1959)
Édition de Claude Dalet et Michel Lioure avec la collaboration d'Anne-Marie Lauras
Gallimard
Parution
La fervente et fidèle amitié de Jean Paulhan et Henri Pourrat (1887-1959) peut étonner, tant paraît grande la distance entre leurs expériences et leurs environnements, l'un à Paris au cœur de la vie littéraire et intellectuelle, l'autre isolé dans son Auvergne natale, aux environs d'Ambert, animé par le goût presque exclusif pour la vie et la culture paysannes. Elle se noue toutefois au début des années 1920, après que Paulhan a proposé au poète des «Montagnards» (1918) de rédiger des notes critiques pour La NRF. En quarante ans d'échanges et de services, de préoccupations et d'activités communes, les deux écrivains ont été «du même voyage» (Paulhan) et se sont donné, à tous les plans, personnels et professionnels, «la vraie poignée de main» (Pourrat).
Éclairant les travaux et les jours des deux hommes, dans des contextes parfois douloureux, leur correspondance est pour l'essentiel consacrée à leurs activités littéraires pour la NRF, maison d'édition et revue. Paulhan conseille, avec soin et admiration, mais sans complaisance, le romancier du Mauvais garçon et de La Cité perdue ; et l'éditeur soutient son ami auvergnat dans la grande entreprise de collecte et de transposition littéraire des contes populaires qui l'occupera après guerre, et dont il composera le trésor universel.
Paulhan restera enfin toujours attaché à cette critique bienveillante qu'exerce Pourrat dans les colonnes de la revue, portant souvent sur des ouvrages où la nature et la vie rurale occupent le premier plan. S'y dessine la défense d'un régionalisme ouvert et large, qui est autant celui d'un terrien fraternel que celui d'un moraliste et d'un croyant, attaché à la beauté de l'incarnation, au sens de la vie et au salut des hommes : «Si l'homme ne reste pas en liaison et en amitié avec les choses naturelles, il se déshumanise.»

« Autour de Paulhan et aussi de Pourrat défilent une foultitude d’écrivains francophones : Charles Ferdinand Ramuz, André Gide, Francis Jammes, Charles-Albert Cingria, Emmanuel Bove, Antonin Artaud, Jean Giraudoux, Joë Bousquet, entre autres. [...] Le meilleur de cette Correspondance est cependant quand les deux hommes évoquent la nature, en particulier, pour Paulhan, quand il est à Port-Cros. » Mathieu Lindon, Libération, 28 février 2020