Chassés-croisés

Trad. de l'anglais par Sabine Berritz
Gallimard
Parution
Le monde des affaires de New York, les bas-fonds de Chicago, les collines vertes et sages de l'Angleterre, une plage à la mode qui pousse soudain comme un monstrueux champignon sur la côte de l'Atlantique, tels sont les divers lieux où se déroule une action mouvementée, trépidante et chargée de fièvre amoureuse.
Peu de romanciers ont essayé, sans doute pensant que les genres n'avaient aucun rapport, de rendre l'atmosphère qui a fait tous les succès des films américains de ces dernières années. On ne saurait les appeler des «comédies» ou des «vaudevilles» ; seule l'unité d'action y est respectée et les personnages se déplacent continuellement : le mouvement en fait est l'esprit même de ces films ; qu'on se rappelle New York-Miami, par exemple, le premier en date et le seul sans doute qui restera comme caractéristique d'un esprit et d'une époque.
Chassés-croisés est l'équivalent parfait dans le roman d'un film américain ; on y retrouve le même dosage subtil d'humour, d'aventures brutales, de marivaudage ému, et de mouvement surtout, de mouvement incessant, turbulent, endiablé. Autant, sinon plus que L'Introuvable, le célèbre roman de Dashiell Hammett, Chassés-croisés, c'est le cinéma chez soi.