Caillaux

Gallimard
Parution
N'appartient plus au catalogue de l'éditeur depuis 
1991
La vie de Caillaux : un magnifique sujet de biographie. Le personnage est encore vivant, il sera peut-être demain de nouveau au centre de l'actualité et il offre déjà au regard soixante-dix années de la vie la plus pleine et la plus aventureuse. Pour en écrire le récit, l'auteur n'a pas seulement disposé des témoignages oraux des acteurs du drame et de ses propres souvenirs de citoyen ; il a pu consulter les documents écrits que d'ordinaire la postérité seule connaît. Une suite de douloureux procès ont livré au public la vie de Caillaux toute entière. L'heure est venue de reprendre ce dossier, de le soustraire aux déformations de la propagande et d'en tirer une grande leçon humaine.
«Vie étrange, écrit Fabre-Luce, aiguillée vers la réussite et bifurquant tout à coup vers la grandeur». Comme épisodes, un coup de feu, des bastonnades sauvages, la prison, le pouvoir. Comme théâtre, la Cour d'Assises ou le Louvre, un Sénat de juges ou un Sénat d'admirateurs. Comme thèmes, les sujets éternels de l'inquiétude humaine : rencontre de l'amour et de la politique, débat de l'orthodoxie et de la libre-pensée, désaccord de l'intelligence avec le réel.
Fabre-Luce éprouve pour Caillaux cette sympathie que commandent les hommes qui prennent les risques de ce qu'ils font. Cela ne l'a pas empêché de peindre l'homme complet, dans sa force et ses excès, avec une équité passionnée. Autour de lui, il a évoqué toute la vie politique de notre époque. «Inflation ou déflation : c'est la bataille des générations, qui rejettent l'une sur l'autre le fardeau de la guerre. Décrets-loi : c'est la bataille des hommes, qui désirent la démocratie, et des événements, qui appellent l'autorité». Et surtout, dominant tout le reste, les grandes questions encore pendantes : pouvait-on éviter la guerre? pouvait-on l'arrêter en 1917? Fabre-Luce y répond peut-être déjà au nom de l'Histoire.