C’est avec la charmante Mala, Jeune fille basque, fille de modestes hôteliers, qui a obtenu une bourse pour se perfectionner dans la langue espagnole, que nous passons un an à Madrid, à la «Fondation hispano-américaine», dans un petit monde pittoresque de jeunes filles à la fois très naïves et très averties des réalités de la vie. L’amour est la grande préoccupation de ces jeunes personnes, qui en parlent avec un déconcertant cynisme et une amusante apparence d’expérience, et qui y pensent (Mala tout au moins) avec la plus fraîche candeur. La tendresse de Mala pour Ie Senorito, son élève de français, cet adolescent qui ne rit jamais et en qui semblent se concentrer toute la gravité, toute la nostalgie et l’ardeur de l’Espagne, l’étonnante expérience d’Agnès-George, l’amie de Mala, qui entreprend, par ambition et paresse, de se vendre à un riche vieillard, forment une double intrigue qui se dénoue dramatiquement et qui nous montre ce très léger et très émouvant temps d’arrêt des jeunes filles au seuil de la vie, au moment où le voile de l’enfance va tomber pour toujours.