Le Temps infini
Collection Blanche
Gallimard
Parution
Quelqu’un gravement malade ou blessé, l’œil comme traversé d’un clou, essaie d’échapper à la torture de cette douleur et à l’angoisse de la mort prochaine par un effort de mémoire. Il fait appel à l’enfant qu’il a été, surnommé le Petit, à l’Ancien, qui est sans doute en lui le souvenir de ses parents ou grands-parents, au Grand, c’est-à-dire à lui, adolescent ou adulte.
L’enfance est une enfance pyrénéenne, l’adolescence celle d’un étudiant français en Allemagne nazie. Tout cela se mêle, mais très vite ce qui domine, envahit, emporte tout, ce sont les souvenirs les plus vivaces – personnels ou racontés par des amis : les défilés aux torches enflammées, le règne nazi, la persécution des Juifs puis les fuites, les émigrations et, plus cruel que tout, le retour des enfants innocents et incompréhensifs au pays de ceux qui ont tué leur père.
Que tout cela ait été déjà dit n’enlève pas une seconde à l’intérêt du récit, si bouleversant est ce cri de douleur, si intense l’évocation des souvenirs, si amère la violence de cette mise en accusation.
Lire un extrait