Poésies de François Villon (Essai et dossier)

Collection Foliothèque (no72)
Gallimard
Parution
La singularité de la voix de Villon au sein de la production poétique du XVᵉ siècle est pour beaucoup dans la fascination qu'a depuis toujours exercée cette œuvre sur ses lecteurs. En cette fin du Moyen Âge, cette voix s'inscrit pourtant dans une tradition fortement constituée. Nombre d'œuvres, à partir du XIIIᵉ siècle, mettent en scène un «je» lyrique, dramatique, plus rarement romanesque, exhibant son «moi», chantant ou exprimant dans ses «dits» les aventures, les espoirs, les échecs d'une expérience amoureuse, intellectuelle, poétique, présentée comme authentique et personnelle. [...]
Nulle part cependant ne résonne avec autant d'intensité et de charge émotionnelle que dans l'œuvre de Villon la voix encore vibrante d'un homme qui dépouille peu à peu devant l'auditeur/lecteur, son semblable, son frère, les oripeaux qui le déguisent pour arriver enfin à l'ultime dénudement du corps et du cœur face à la mort, au silence.