Poèmes et proses

Précédé d'une étude par Maurice Saillet
Édition d'Henri Parisot
Collection Blanche
Gallimard
Parution
«L'auteur du Collier de griffes, si l'on en croit l'avis autorisé de Félix Fénéon, ne nous aurait pas légué moins de «trois ou quatre» poèmes durables. Ce serait déjà plus que suffisant – les exemples de Gérard de Nerval et de quelques autres le prouvent – pour faire vivre le nom d'un poète. Nous laissons au lecteur le soin de décider selon son goût personnel si les trois ou quatre chefs-d'œuvre en question doivent être cherchés soit parmi les productions humoristiques (Le Hareng-saur, Vocation, Gagne-petit, etc.) qui apparentent Charles Cros au grand Alfred Jarry ; soit parmi ses exquises «chansons perpétuelles» (Nocturne, L'Orgue, Ronde flamande, L'Archet), véritables "lieder", dont le ton reste unique dans notre littérature ; soit parmi ses poèmes en prose (Effarement, Vanité sous-marine, Le Vaisseau-piano) – "des Illuminations avant la lettre" a dit André Breton – ; soit parmi les compositions d'un genre plus naïf (comme cette extraordinaire Vision du Grand Canal royal des Deux Mers qui fait de son auteur le Douanier Rousseau de la poésie) ; soit encore parmi plusieurs sonnets qui valent par la densité ou la fraîcheur de l'expression (Liberté, Cueillette, Testament).
Nous nous sommes efforcés, quant à nous, de ne rien omettre de ce qui, dans une œuvre poétique aussi diverse, pourrait à l'un ou à l'autre, paraître particulièrement important. Par ailleurs, nous avons cru bon de donner ici, à la suite des poèmes et des fantaisies en prose et en vers, un choix des fameux Monologues dont l'ensemble n'a jamais été réuni en volume, ainsi que quelques-uns des plus beaux textes scientifiques de Cros, qui étaient devenus introuvables depuis de nombreuses années.»
Henri Parisot.