L'image ouvrante
I
Ouvrir Vénus
. Nudité, rêve, cruauté
Collection Le Temps des images
Gallimard
Parution
Botticelli, poète et orfèvre de Vénus : c’est ainsi que nous regardons encore, et à juste titre, le tableau si célèbre que Laurent de Médicis commanda au peintre vers 1484, La Naissance de Vénus.
Ce livre propose un contre-motif : Botticelli, bourreau de Vénus. À travers un réexamen des sources littéraires, le lecteur découvrira comment, dès le Quattrocento, l’image de la nudité forme un ensemble impur, inquiet, menacé et menaçant tout à la fois. Humiliation ou damnation chrétiennes, sadisme ou métamorphoses des thèmes païens : une analyse de quatre panneaux illustrant un conte cruel de Boccace fera découvrir comment, chez le grand peintre, la nudité se tresse de cruauté et la beauté de malaise, en un travail formel qui puise dans le rêve et dans le fantasme ses opérations fondamentales.
Botticelli repensé avec Freud, avec Bataille, voire avec Sade ? L’anachronisme n’est qu’apparent. Car c’est d’un même instrument que le peintre se montre tout à la fois l’orfèvre et le bourreau de Vénus : c’est bien avec son style qu’il incise et qu’il ouvre, froid et cruel, l’image du corps féminin.
L’humanisme médicéen, dans la longue durée de son histoire, révèle ici toute son ambivalence : entre la Vénus des Médicis du musée des Offices et la Vénus des médecins du musée anatomique de Florence, il n’y a que le mouvement structural, historique et esthétique, d’une nudité offerte transformée inexorablement en nudité ouverte.
Ce livre propose un contre-motif : Botticelli, bourreau de Vénus. À travers un réexamen des sources littéraires, le lecteur découvrira comment, dès le Quattrocento, l’image de la nudité forme un ensemble impur, inquiet, menacé et menaçant tout à la fois. Humiliation ou damnation chrétiennes, sadisme ou métamorphoses des thèmes païens : une analyse de quatre panneaux illustrant un conte cruel de Boccace fera découvrir comment, chez le grand peintre, la nudité se tresse de cruauté et la beauté de malaise, en un travail formel qui puise dans le rêve et dans le fantasme ses opérations fondamentales.
Botticelli repensé avec Freud, avec Bataille, voire avec Sade ? L’anachronisme n’est qu’apparent. Car c’est d’un même instrument que le peintre se montre tout à la fois l’orfèvre et le bourreau de Vénus : c’est bien avec son style qu’il incise et qu’il ouvre, froid et cruel, l’image du corps féminin.
L’humanisme médicéen, dans la longue durée de son histoire, révèle ici toute son ambivalence : entre la Vénus des Médicis du musée des Offices et la Vénus des médecins du musée anatomique de Florence, il n’y a que le mouvement structural, historique et esthétique, d’une nudité offerte transformée inexorablement en nudité ouverte.