Oscar Wilde et quelques autres

Trad. de l'anglais par A. Van Gennep
Gallimard
Parution
N'appartient plus au catalogue de l'éditeur depuis 
1984
Peu de personnalités littéraires ont comme celle d'Oscar Wilde excité l'intérêt du public international ; son procès retentissant et sa condamnation aux travaux forcés pour un péché de chair qu'en d'autres pays on ne regarde que comme véniel lui valurent la sympathie des artistes et des écrivains du monde entier. Mais les dessous de ce procès restés en grande partie inconnus, sont exposés ici en toute franchise et sincérité par l'un des principaux protagonistes du drame.
Issu d'une vieille famille écossaise, célébrée par Walter Scott, lord Alfred Douglas montre d'abord quelle était sa position dans la «société anglaise» et comment il débuta dès ses années d'étudiant à Oxford dans la direction d'une revue et dans la poésie. Une description détaillée des mœurs des écoles secondaires et des universités anglaises prépare celle des mœurs politiques et littéraires de la fin du XIXᵉ siècle. Puis vint la rencontre de Douglas et de Wilde, rencontre qui fit le malheur des deux amis. Plusieurs chapitres décrivent la nature de leurs relations, leur activité littéraire, leurs voyages, leurs séparations et leurs dissentiments.
Vivement attaqué, après le procès de Wilde et sa mort, lord Alfred Douglas dut se défendre ; et ce n'est pas la partie la moins curieuse de ces mémoires, que les chapitres consacrès aux procès qu'il dut subir ou qu'il intenta. Tour à tour il dirigea deux grandes revues l'Academy et Plain English ; une violente campagne politique contre le ministre Winston Churchill finit par sa condamnation. Il faillit mourir en prison, puis à l'hôpital. C'est pendant ce séjour en prison qu'il rédigea un recueil de poèmes, In Excelsis, qui compte parmi les chefs-d'œuvre de la poésie d'inspiration catholique.
Lord Alfred Douglas s'était en effet converti au catholicisme et s'était fait ainsi de nombreux ennemis dans sa propre famille. Son beau-père, protestant convaincu, essaya même de lui enlever son fils.
Un chapitre sur son voyage aux États·Unis et un autre sur ses amours avec Olive Custance elle-même poétesse connue, le montrent sous un jour tout nouveau.
D'un style alerte et vif, avec des sursauts d'ironie et d'humour, ces mémoires sont non seulement une œuvre historique documentaire, mais aussi une grande œuvre littéraire, o~ reparaît le poète des Sonnets que les critiques anglais comparent à ceux de Shakespeare.