Nathalie Sarraute

Gallimard
Parution
Dès 1932 Nathalie Sarraute commençait, à l'aveuglette, Tropismes. Elle posait, sans le savoir, les bases du «nouveau roman». Après coup, par à-coups, au cours des quatre articles réunis dans L'Ére du soupçon, elle se risquera à donner les principes de son art romanesque. Ces principes compris, on en suit les applications. On voit comment la critique elle-même se change en matière romanesque dans Les Fruits d'Or. D'une manière générale, on voit mieux la variété de recherches dans l'unité de l'œuvre, soit que la tradition accède à un nouvel usage, soit que l'observation sans cesse variée, renouvelant sans cesse ses techniques et son style, montre sous toutes sortes d'éclairages ce fonds commun, ces frémissements, ce courant, ce rayonnement, ces décharges, ces ondes, ces effluves, bref ce quelque chose, ce Cela qui sort, filtre, s'infIltre, s'émane, se dégage, sourd, suinte, coule, s'écoule, sécrète, s'éveille, se déroule, s'étire, se détend, se dresse, s'échappe, projette, s'extrait, en tout ce qui touche à la présence humaine. Bien qu'il ne s'agisse pas ici d'une étude sur le «nouveau roman», mais d'une monographie, Nathalie Sarraute, à n'en pas douter, représente un des aspects les plus représentatifs de notre temps.