Lettres à Simone Kahn
(1920-1960)
Édition de Jean-Michel Goutier
Collection Blanche
Gallimard
Parution
Ces lettres d’André Breton adressées à Simone Kahn, qui deviendra sa première épouse, contiennent des informations inédites sur les débuts du surréalisme, communiquées presque au jour le jour, grâce aux confidences de l’auteur du Manifeste de 1924, de même qu’elles livrent un portrait intime de Breton. Portrait fidèle à celui, remarquable, que trace Simone Kahn, dans une lettre à sa cousine Denise, quelques jours après sa rencontre avec le jeune poète, en juin 1920, dans une allée du jardin du Luxembourg : «… personnalité de poète très spéciale, éprise de rare et d’impossible, juste ce qu’il faut de déséquilibre, soutenu par une intelligence précise même dans l’inconscient…»
Les lettres d’André à Simone permettent de découvrir, à leur tour, un être au charisme intense, loin de l'image caricaturale véhiculée par les ouvrages de critique littéraire. Comme en témoigne, parmi d’autres, cet extrait bouleversant de correspondance du 9 août 1927 : «N’étaient les crises de pessimisme que je traverse et qui me font me contrarier moi-même à toute force, je ne t’aurais jamais infligé la moindre peine. Ce que tu représentes pour moi, si ce mot peut avoir un sens, c’est tout ce qui m'attache à la vie, tu le sais. Hélas, parfois il m’arrive de subir avec violence l’appel de ce qui m’en détache. Tu ne voudrais pas être en même temps ce qui m’y attache et ce qui m’en détache.» Ce pessimisme, présent dans les poèmes – notamment avec «Le verbe être» – du recueil Le Revolver à cheveux blancs publié en 1932, ne manque d’ailleurs pas d’une certaine ironie libératrice, qui débouchera, en 1939, sur la notion nouvelle d’humour noir créée par André Breton.
Les lettres d’André à Simone permettent de découvrir, à leur tour, un être au charisme intense, loin de l'image caricaturale véhiculée par les ouvrages de critique littéraire. Comme en témoigne, parmi d’autres, cet extrait bouleversant de correspondance du 9 août 1927 : «N’étaient les crises de pessimisme que je traverse et qui me font me contrarier moi-même à toute force, je ne t’aurais jamais infligé la moindre peine. Ce que tu représentes pour moi, si ce mot peut avoir un sens, c’est tout ce qui m'attache à la vie, tu le sais. Hélas, parfois il m’arrive de subir avec violence l’appel de ce qui m’en détache. Tu ne voudrais pas être en même temps ce qui m’y attache et ce qui m’en détache.» Ce pessimisme, présent dans les poèmes – notamment avec «Le verbe être» – du recueil Le Revolver à cheveux blancs publié en 1932, ne manque d’ailleurs pas d’une certaine ironie libératrice, qui débouchera, en 1939, sur la notion nouvelle d’humour noir créée par André Breton.