Œuvres complètes

, tome III
Collection Bibliothèque de la Pléiade (no459)
Gallimard
Parution
Pas de période plus mouvementée dans la vie d'André Breton que les années 1941-1953. L'Histoire, il est vrai, frappe à la porte. Empêché de publier ses livres, Breton part pour les États-Unis, via les Antilles – Martinique charmeuse de serpents commémorera cette escale. Puis c'est New York, qui s'est construit par Dali interposé une image confuse du surréalisme, contre laquelle il faut réagir : la revue VVV est créée, où paraîtront les Poèmes de 1943. Des amitiés (avec Duchamp, Ernst, Lévi-Strauss, Matisse...) naissent ou se resserrent. Relectures – Victor Hugo, autre exilé – et découvertes : Saint-Yves d'Alveydre, dont la pensée va inspirer Les États généraux, ou Éliphas Lévi, à qui est consacrée une section d'Arcane 17. Bientôt dédicataire d'une Ode, Charles Fourier («ce phare, l'un des plus éclairants que je sache») est toujours présent : Breton emporte ses livres chez les Indiens Hopi, d'où il revient avec un Carnet de voyage ; l'organisation sociale des Indiens y est rapprochée de la cité harmonieuse. En 1946, retour en France où, entre indifférence et hostilité, le surréalisme n'a pas la vie facile. Breton doit affirmer sa présence ; on doit à ce souci – à l'impérieuse nécessité d'agir et de penser – les essais réunis en 1953 dans La Clé des champs, tandis qu'un an plus tôt un recueil d'Entretiens avait dessiné la courbe d'une existence.