Les Régates de San Francisco

Trad. de l'italien par Michel Arnaud
Collection Du monde entier
Gallimard
Parution
N'appartient plus au catalogue de l'éditeur depuis 
1994
Dans un coin d'un grand port de l'Adriatique, – à maint détail on reconnaît Trieste, – le petit Ario vit avec sa mère sur un ponton qui sert de vestiaire et de garage aux membres de la société sportive «Virtus», qui groupe les meilleurs rameurs de la ville. Ario n'a plus son père, parti jadis pour des régates à San Francisco, et qui n'est jamais revenu, abandonnant sa femme et son fils à leur misère. Ario, pour qui les mots « régates de San Francisco» qu'il aime à prononcer ont le prestige d'un idéal fabuleux, se passionne pour le sport avec son copain Berto. Berto a une sœur, Lidia, qui partage d'abord Ies jeux des deux garçons, puis, lorsqu'elle devient jeune fille, les délaisse pour des distractions plus secrètes. Enéo, chauffeur d'un remorqueur, mais superbe athlète et futur champion du monde de skiff, éblouit la ville, les gamins, les femmes. Tout le monde l'adore, le vénère. Et Enéo séduit la jeune Lidia, qui ne sait pas résister au plaisir, comme il séduit la mère d'Ario, qui se donne à droite et à gauche pour un peu d'argent. Ario aime Lidia, et découvre peu à peu l'inconduite de sa mère et de Lidia. Il en souffre atrocement et ne trouve de consolation et de réconfort que dans son idéal sportif. Un jour, Berto et lui veulent se venger d'Enéo et de Lidia. Ils perçent des trous dans la coque d'un bateau où ils savent que les amants se retrouvent ; iIs croient ne jouer là qu'une farce destinée à vexer les jeunes gens, mais le bateau s'enfonce, coule, devant Ario épouvanté. Or, la cabine où les amants avaient coutume de se rencontrer et de s'aimer n'était occupée ce jour-là que par un infortuné permissionnaire en vadrouille.
Ce roman fait revivre avec une très rare intensité et avec la plus grande vérité l'existence des jeunes garçons et filles du peuple italien, leur passion quasi mystique pour le sport et pour la beauté du corps. Un souffle «olympique» traverse ces pages douloureuses, où trois jeunes êtres apprennent à connaître les affreuses réalités de la vie.