Les derniers jours du régime impérial
Collection Blanche
Gallimard
Parution
«Le "compilateur" des Derniers jours du régime impérial, le poète Alexandre Block, est mort quatre ans après la révolution bolchéviste, et peu après la révision finale du présent ouvrage, en août 1921. Mais il avait composé son livre au lendemain de la révolution de février 1917, ayant été officiellement chargé de cette étude par la Commission extraordinaire d'enquête qui avait pour mission d'instruire les actes antilégaux des ministres de l'ancien régime.
On sait que les procès-verbaux de cette Commission représentent le témoignage le plus important de l'époque.
L'ouvrage de Block forme un complément précieux à l'investigation de la Commission. Il éclaire d'une façon saisissante les principaux faits qui se sont déroulés à la veille de la révolution, ainsi que cette révolution elle-même, en se basant sur des documents authentiques et sur les dépositions des témoins.
Le poète s'efface volontairement pour laisser parler les faits, il dépouille son style de tout ornement littéraire, afin de ne rendre que la courbe des événements, le schéma rigoureux du drame qui se déroule à Petrograd, à Mohylef et "sur l'itinéraire suivi par le train impérial".
La forme choisie par l'auteur est celle d'un compte rendu scrupuleusement exact, qui résume des extraits de journal, des rapports de police, des dépêches provenant des états-majors, soudés les uns aux autres par des commentaires d'une justesse et d'une précision remarquables.
On devine entre ces lignes d'une sécheresse voulue, l'introspection d'une intelligence et d'une intuition exceptionnelles. Car Block était doué d'un sens précis et quasi prophétique des événements ; il en devinait le rythme secret, il entendait, selon sa propre expression, "leur rumeur", il voyait leur projection dans l'infini. Il répéta souvent, qu'il percevait la révolution russe "comme un grand tumulte". Aussi nul n'était qualifié mieux que lui à retracer dans ces lignes sévères et recueillies, comme la voix même du destin, le prologue de la révolution.»
Hélène Iswolsky.
On sait que les procès-verbaux de cette Commission représentent le témoignage le plus important de l'époque.
L'ouvrage de Block forme un complément précieux à l'investigation de la Commission. Il éclaire d'une façon saisissante les principaux faits qui se sont déroulés à la veille de la révolution, ainsi que cette révolution elle-même, en se basant sur des documents authentiques et sur les dépositions des témoins.
Le poète s'efface volontairement pour laisser parler les faits, il dépouille son style de tout ornement littéraire, afin de ne rendre que la courbe des événements, le schéma rigoureux du drame qui se déroule à Petrograd, à Mohylef et "sur l'itinéraire suivi par le train impérial".
La forme choisie par l'auteur est celle d'un compte rendu scrupuleusement exact, qui résume des extraits de journal, des rapports de police, des dépêches provenant des états-majors, soudés les uns aux autres par des commentaires d'une justesse et d'une précision remarquables.
On devine entre ces lignes d'une sécheresse voulue, l'introspection d'une intelligence et d'une intuition exceptionnelles. Car Block était doué d'un sens précis et quasi prophétique des événements ; il en devinait le rythme secret, il entendait, selon sa propre expression, "leur rumeur", il voyait leur projection dans l'infini. Il répéta souvent, qu'il percevait la révolution russe "comme un grand tumulte". Aussi nul n'était qualifié mieux que lui à retracer dans ces lignes sévères et recueillies, comme la voix même du destin, le prologue de la révolution.»
Hélène Iswolsky.