Les années vides
Collection L'Arpenteur
Gallimard
Parution
N'appartient plus au catalogue de l'éditeur depuis
2012
L'auteur appartient à cette génération d'après 68 qui s'éprouve comme flottant dans le vide de l'Histoire. «Pour moi, le lycée avait été peuplé par des gens supérieurs, qui avaient "occupé" le foyer, "bombé" les murs et mis le feu à la porte du surveillant général, M. Lesourd. Je compris vite que ni moi ni personne n'en ferions autant.»
De la même façon que l'est au cinéma Un monde sans pitié, il se pourrait bien que Les années vides soient l'expression d'une génération. Celle de ces adolescents des années soixante-dix qui, se jugeant eux-mêmes «décevants et superficiels», considèrent avec l'œil de Candide la société qui les entoure.
Cela nous vaut une description du milieu soixante-huitard régnant alors dans les lycées, dont l'acuité est d'autant plus féroce qu'elle paraît ingénue. Pas de sarcasmes ici, ni de revendications, pas d'apitoiement, mais une sorte de distance polie, une pensée «off» qui, du point de vue « innocent» où elle se place, épingle les tics, les codes, les ridicules d'une époque avec une cruauté si peu agressive qu'elle désarme toute méchanceté (voir Sempé).
C'est certainement ce ton de «sans en avoir l'air» qui donne au livre un charme très particulier. Ce roman d'apprentissage, plein de tendresse et d'incertitudes, fait entendre une voix dont les harmoniques inconsciemment renvoient à Michel Jonasz, au jeune Jean-Pierre Léaud...
De la même façon que l'est au cinéma Un monde sans pitié, il se pourrait bien que Les années vides soient l'expression d'une génération. Celle de ces adolescents des années soixante-dix qui, se jugeant eux-mêmes «décevants et superficiels», considèrent avec l'œil de Candide la société qui les entoure.
Cela nous vaut une description du milieu soixante-huitard régnant alors dans les lycées, dont l'acuité est d'autant plus féroce qu'elle paraît ingénue. Pas de sarcasmes ici, ni de revendications, pas d'apitoiement, mais une sorte de distance polie, une pensée «off» qui, du point de vue « innocent» où elle se place, épingle les tics, les codes, les ridicules d'une époque avec une cruauté si peu agressive qu'elle désarme toute méchanceté (voir Sempé).
C'est certainement ce ton de «sans en avoir l'air» qui donne au livre un charme très particulier. Ce roman d'apprentissage, plein de tendresse et d'incertitudes, fait entendre une voix dont les harmoniques inconsciemment renvoient à Michel Jonasz, au jeune Jean-Pierre Léaud...